Le dambé, boxe traditionnelle hausa, renaît à Jos après des années de suspension Public Domain  — Le dambé, la boxe traditionnelle hausa, est un sport populaire dans la plupart des régions du nord du Nigeria. Ce sport a toutefois été suspendu pendant plus d'une décennie dans l'État du Plateau, au centre-nord du pays, en raison de violences religieuses et ethniques. Aujourd'hui, les amateurs de Dambé se réjouissent du retour progressif de ce sport dans la ville de Jos, rapporte Iliyasu Kasimu. ... Voix de l'Amérique 6 min
Cherté de la vie au Bénin : les syndicats appellent à manifester, la population exaspérée Public Domain  — Frappé par les conséquences de la guerre en Ukraine et la fermeture des frontières avec le Niger, le Bénin vit des tensions attisées par la hausse des prix des produits de premières nécessités. Les syndicats ont déjà appelé à une série de manifestations contre cherté de la vie. Pour la population, les prix sont devenus intenables. ... Voix de l'Amérique 6 min
Élections européennes : l’extrême droite pourrait profiter de la crise du pouvoir d’achat et de l’im... CC BY-ND  — Du 6 au 9 juin, les citoyens européens des 27 pays membres de l’UE seront appelés aux urnes pour élire les députés au Parlement européen. Depuis le premier vote au suffrage universel direct en 1979, les élections européennes sont toujours considérées comme une occasion pour sensibiliser les citoyens aux projets et à l’identité européenne. Il s’agit aussi d’un baromètre sur les préoccupations des Européens sur les enjeux nationaux. On les qualifie souvent « d’élections de second ordre » en raison d’une participation moindre de la population. Les partis axent leurs campagnes davantage sur les programmes nationaux. Cela dit, ces enjeux ont souvent une résonnance européenne et les intérêts de chaque pays façonnent les politiques au sein du Parlement européen. Cette année, le pouvoir d’achat et l’immigration sont parmi les sujets qui animent le plus de débats dans les opinions publiques, annonçant une nouvelle percée de l’extrême droite qui se capitalise sur ces dossiers épineux. Candidate au doctorat en science politique à l’Université de Montréal, je travaille sur la comparaison et la relation entre l’Union européenne et l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est. Les centristes en baisse Selon une prévision du centre de recherches ECFR (European Council on Foreign Relations), les deux groupes politiques principaux, le centre droit PPE et le centre gauche S&D, vont perdre des sièges, tandis que le groupe d’extrême droite ID sortira vainqueur. Il y a au total 705 députés (ce nombre va passer à 720 à l’occasion des élections 2024). Leur nombre pour chaque État membre est proportionnel à leur population. Ainsi, l’Allemagne, le pays le plus peuplé, occupe 96 sièges tandis que Malte en a six. Ces députés européens se regroupent dans des partis politiques. Jusqu’à récemment, les centristes du PPE et de S&D réussissaient à former une majorité. Mais depuis les élections de 2019, ils n’obtiennent que 44 % des sièges. Et cela pourrait diminuer. En effet, selon les sondages, l’extrême droite ou les partis populistes remporteraient l’élection européenne au niveau national dans neuf pays, soit la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche, la Lettonie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne. Les victoires de ces partis nationaux pourraient donner plus de sièges à l’ID, qui a déjà réalisé une progression de 25 sièges aux élections de 2019. Inflation et coût de la vie Dans ces neuf pays qui pourraient voter pour l’extrême droite, l’inflation et le coût de vie figurent parmi les premières préoccupations des citoyens. En effet, depuis le début de l’année 2021, le taux d’inflation dans les pays de l’UE n’a cessé de croître, culminant à 11,5 % en octobre 2023, avant de descendre à 3,1 % en janvier 2024. Malgré cette baisse importante, il faut noter que le taux d’inflation annuel de l’UE n’était que de 0,7 % en 2020, et n’était jamais au-dessus de 2 % depuis 2013. Dans leurs programmes politiques, les groupes d’extrême droite visent particulièrement la lutte contre l’inflation et la baisse du coût de la vie. En Belgique, par exemple, l’inflation est passée de 10,3 % en moyenne en 2022 à 2,3 % en 2023. Dans le grand sondage « le Choix des Belges », réalisé à la fin 2023, les trois régions ont toutes placé le pouvoir d’achat en première préoccupation. Le groupe d’extrême droite VB promet d’augmenter le salaire minimum et de défendre les pensions. Aux élections de 2019, l’économie et la croissance figuraient déjà en tête (44 %) des raisons qui incitaient les citoyens européens à aller voter. Les quatre autres raisons mentionnées par plus de 30 % des répondants étaient le changement climatique (37 %), les droits humains (37 %), l’avenir de l’UE (36 %) et l’immigration (34 %). L’enjeu de l’immigration L’immigration est depuis devenue un enjeu majeur en Europe. Le nombre d’immigrants et de demandeurs d’asile ne cesse de croître depuis 2019. L’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie sont les quatre premiers pays de destination (la Grande-Bretagne figurait dans le top 5 avant son retrait de l’UE en janvier 2021). Entre 2021 et 2022, notamment, le nombre d’immigrants et de demandeurs d’asile a augmenté de 70 % et de 63 %. En France et en Italie où les partis d’extrême droite pourraient remporter l’élection de 2024, l’immigration serait la première raison d’aller voter. En Allemagne, l’immigration est la principale préoccupation de la population, et le parti d’extrême droite pourrait en profiter. La réforme du pacte sur la migration et l’asile, adoptée le 10 avril 2024 a aussi divisé l’opinion publique. Le pacte prévoit un filtrage aux frontières européennes, une accélération de reconduction des personnes en situation irrégulière et une politique d’externalisation de l’accueil des immigrants aux pays tiers. Ce sont des pays aux frontières extérieures de l’UE qui reçoivent sur leurs territoires les demandeurs d’asile dont les demandes ne sont pas encore approuvées, comme en témoigne l’accord signé récemment entre l’Italie et l’Albanie. Qualifié de « violation des droits humains » par les partisans de la gauche et « d’insuffisant » par ceux d’extrême droite, ce pacte d’immigration et d’asile a fait chuter la popularité des grands partis européens. Aux élections de 2019, la victoire de l’extrême droite, quoiqu’attendue, est demeurée modeste. À un mois des élections 2024, elle continue à gagner du terrain dans les sondages. L’Europe risque ainsi de prendre un virage davantage protectionniste et conservateur. Yaxin Zhou est membre du Centre Jean Monnet de Montréal. ... The Conversation 6 min
« Émission impossible” : la liberté de la presse dans le collimateur CC BY-NC-SA  — Samedi 11 mai 2024 à 20h, des membres de la brigade anti-criminalité ont arrêté le journaliste Mourad Zeghidi, à son domicile et l’ont emmené au poste de police d’El Gorjani. Cette garde à vue fait suite à une vague d'arrestations ayant eu lieu ce weekend d’autres collègues, notamment Sonia Dahmani et Borhen Bessaies.  ... Inkyfada 7 min
Étude : La dominance masculine n’est pas forcément la norme chez les primates CC BY-ND  — Les sociétés de grands singes sont un monde d’hommes… Du moins, c’est l’hypothèse qui a prévalu pendant des années. Mais une étude récente a bouleversé la perception sur ce groupe de primates auquel l’homme appartient. Rebecca Lewis, professeure d’anthropologie à l’université du Texas, à Austin, est l’auteure principale de l’étude qui a été publiée dans […] The post Étude : La dominance masculine n’est pas forcément la norme chez les primates appeared first on Nouvelles de l'environnement. ... Mongabay 26 min
JO Paris 2024: entre 6,7 et 11,1 milliards de retombées économiques attendues pour l'Île-de-France Attribution+  —  Les retombées économiques des Jeux olympiques et paralympiques pour Paris et sa région se situeront entre 6,7 et 11,1 milliards d'euros, selon une étude publiée ce mardi 14 mai et commandée par le Comité international olympique (CIO) et le comité d'organisation des Jeux de Paris 2024. ... Radio France Internationale 28 min
Journal Public Domain  — 10 min News French ... Voix de l'Amérique 56 min
Selon Niamey, la fin de la coopération entre le Niger et les Etats-Unis est due à des "menaces" amér... Public Domain  — Le Niger a décidé de rompre sa coopération militaire avec les Etats-Unis, en mars, en raison de "menaces" proférées par des officiels américains, a affirmé mardi le Premier ministre nommé par le régime militaire de Niamey, dans une interview au Washington Post. ... Voix de l'Amérique 1 hr
VATICAN - Le « Concilium Sinense » de Shanghai « entre l'histoire et le présent » : Conférence inter... CC BY  —  - Shanghai, 15 mai 1924 : le "Primum Concilium Sinense", premier concile de l'Église catholique en Chine, s'ouvre dans la cathédrale Saint-Ignace de Loyola. Il s'agit d'évêques, de vicaires généraux, de religieux et de prêtres, pour la plupart nés dans des pays lointains et arrivés sur le sol chinois en tant que missionnaires. Ils se réunissent sous la présidence de Mgr Celso Costantini, délégué apostolique en Chine, avec pour mandat de relancer la mission de l'Église en terre chinoise à la lumière de Maximum Illud, la lettre apostolique écrite par le Pape Benoît XV en 1919 pour réaffirmer que la foi dans le Christ « n'est étrangère à aucune nation » et que, dans n'importe quelle partie du monde, devenir chrétien ne signifie pas « se placer sous la protection et le pouvoir d'un autre pays et se soustraire à la loi du sien ». Le Conseil de Shanghai a pris des dispositions détaillées pour encourager et accompagner l'épanouissement d'une Église autochtone, en confiant aux évêques et aux prêtres chinois la direction des communautés locales.Les décrets du Conseil prévoyaient des dispositions concrètes pour contrer la mentalité coloniale qui s'était également infiltrée dans les pratiques ecclésiastiques. 100 ans plus tard, à Rome, une conférence internationale remet en lumière cette expérience synodale afin d'en saisir la portée et la pertinence par rapport au cheminement de l'Église catholique en Chine et à la dynamique du travail apostolique à l'ère de la mondialisation. La conférence est intitulée « 100 ans depuis le Concilium Sinense : entre l'histoire et le présent ». Organisée par l'Université Pontificale Urbanienne en collaboration avec l'Agence Fides et la Commission Pastorale pour la Chine, la Conférence se tiendra le mardi 21 mai dans l'Aula Magna de l'Université, qui fait partie intégrante du Dicastère pour l'Évangélisation . Le programme de la conférence comprend des discours de l'évêque de Shanghai Joseph Shen Bin, du cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin et du cardinal Luis Antonio G. Tagle, Pro-préfet du dicastère missionnaire. Des universitaires et des chercheurs de la République populaire de Chine, tels que les professeurs Zheng Xiaoyun et Liu Guopeng, de l'Académie chinoise des sciences sociales, prononceront également des discours et des conférences lors de la conférence. À l'ouverture de la conférence, après les salutations du professeur Vincenzo Buonomo, délégué pontifical et recteur magnifique de l'Université pontificale Urbanienne, un message vidéo du pape François sera projeté. Link correlati :Dépliant Concilium Sinense ... Agenzia Fides 1 hr
Bulletin Public Domain  — 5 min Newscast ... Voix de l'Amérique 1 hr
META TEST VIDEO.mp4 Public Domain   Voix de l'Amérique 1 hr
Ce que le livre d’occasion dit de la lecture CC BY-ND  — Les Français achètent de plus en plus de livres d'occasion. Pxhere, CC BYDepuis une dizaine d’années, le marché du livre d’occasion est en croissance. Alors que les acheteurs de livres neufs diminuent (de 5 et 12 % selon les sources) entre 2014 et 2022, les acheteurs de livres d’occasion sont de plus en plus nombreux (entre 27 % et 37 %). Autrement dit, l’achat de livres aurait sensiblement diminué sans le concours du marché de l’occasion. Ce phénomène de recomposition des pratiques d’accès aux livres (qui inclut les boîtes à livres) s’opère discrètement mais une étude pour la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA) sur le marché du livre d’occasion nous permet de le questionner. Plus précisément, on peut se demander ce que ces changements révèlent du rapport de nos contemporains à la lecture. Le papier, support privilégié des lecteurs Nous sommes entourés d’écrans et nous leur consacrons beaucoup de temps (3h14 par jour chez les 15 ans et plus selon l’enquête du CNL de 2023). Depuis le début des années 2000, les innovations numériques ont régulièrement alimenté les débats sur la fin du livre. Or, le papier demeure un support privilégié de la lecture de livre. En 2022, c’est au maximum 5 % des livres achetés qui le sont en format numérique contre 15 % d’occasions et 80 % de neuf environ. Et cette répartition est stable depuis 2017. La submersion du livre numérique n’a toujours pas eu lieu et on est donc loin de la fin du livre depuis qu’il est stabilisé sous la forme du codex imprimé sur du papier… C’est que les lecteurs trouvent dans le papier une matérialité adaptée à leurs pratiques. Ils apprécient ce support qui les change des écrans. [Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui] Et il faut rappeler cette présence massive du livre afin d’en prendre la mesure. Les instituts Kantar et GfK estiment entre 234 et 320 millions le nombre de livres neufs vendus par an entre 2014 et 2022 auxquels s’ajoutent entre 48 et 80 millions de livres d’occasion. Cela représente des volumes considérables qui marquent notre société. Par comparaison c’est nettement plus que le nombre de CD à son sommet en 2002 (plus de 150 millions). De quoi la matérialité est-elle le signe ? Le livre d’occasion repose sur l’idée d’une propriété temporaire et non exclusive. Les lecteurs qui revendent ou qui achètent acceptent qu’un même livre change de propriétaire. L’enquête montre que 66 % à 73 % des acheteurs d’imprimés ne s’approvisionnent que sur le marché du neuf. Ils envisagent l’achat du livre comme une histoire commune qui démarre par le neuf. Le livre encore immaculé apparaît comme la page blanche d’une histoire à écrire, celle de la relation entre lecteur, texte et auteur. Le marché du livre repose sur cette promesse implicite. Il est des livres qui nous ont construits et dont il serait difficile de se priver car ils nous relient à nous-mêmes. Cette situation dominante est toutefois en train de changer puisque la part des acheteurs exclusifs de neuf a reculé de 5 à 8 points de 2014 à 2022. À l’inverse, les « mixeurs » qui achètent du neuf et de l’occasion a augmenté et atteint désormais de 23 à 28 %. Cette population conjugue des pratiques d’achats différentes selon l’intention qui les habite. Mais l’enquête montre qu’« un acheteur d’occasion revend […] davantage ses livres (achetés neufs ou d’occasion) qu’un acheteur de neuf. » Quand la norme de l’achat neuf est transgressée, celle de ne pas revendre ses livres l’est également. Le rapport à l’objet l’emporte sur l’objet lui-même. Le lecteur fait prévaloir son autonomie sur le « respect » dû à l’objet. Cet assouplissement du rapport au livre marque le marché du livre puisque ces « mixeurs » procèdent à 42 à 47 % des achats de livres. Le livre fétiche d’une croyance collective cède peu à peu sa place au livre choisi, élu (ou revendu) au gré d’une décision personnelle. Et les acheteurs d’occasion sont souvent en veille, attendant la disponibilité d’un titre précis (40 % le font systématiquement ou souvent). « Je » décide, y compris d’attendre la bonne occasion. Poche ou grand format ? Mais peut-on repérer ce qui fait d’un livre qu’il sera acheté neuf ou d’occasion, conservé ou, au contraire, remis sur le marché de l’occasion ? Le format poche se révèle plus propice à la revente que le grand format. Ce résultat étonnant montre que l’attachement au livre passe par ce critère. Plus grand, plus cher, peut-être plus souvent offert ou reçu en cadeau, le grand format fait l’objet d’un investissement (subjectif et objectif) plus important que le poche. Il remplit davantage une fonction de trace mémorielle. À l’inverse, le format de poche est plus souple dans sa matérialité et dans le rapport que l’on entretient avec. Quand il s’agit d’acheter d’occasion, les lecteurs se concentrent sur le contenu plutôt que le format. Livres illustrés encore plus supports de soi ? Quand on demande aux lecteurs le type de livre qu’ils achèteraient plutôt en neuf ou en occasion, on perçoit une différence assez sensible entre la littérature (tous genres confondus) d’une part et les beaux livres et livres d’art ainsi que les BD, mangas, comics d’autre part. La littérature arrive en tête dans les livres que les lecteurs sont prêts à acheter d’occasion là où les autres genres sont préférentiellement achetés neufs. Ce résultat est surprenant car beaux livres et BD sont plus chers que les autres. La logique de réduction des coûts par l’occasion semble trouver ici une limite que l’on peut essayer d’interpréter. Les types de livre le moins achetés d’occasion ont en commun de comporter des images. Les lecteurs semblent vouloir être les premiers à se les approprier. À l’inverse, la lecture de roman conduit à la production d’images mentales qui dépendent peu ou pas de l’apparence du livre, lequel peut être plus facilement acheté d’occasion. Le virage de la culture vers l’audiovisuel affecte aussi le livre (neuf comme occasion) en accordant une place plus importante aux images mais aussi en suscitant chez les lecteurs un intérêt accru pour elles. La fracture entre petits et gros lecteurs Le marché du livre neuf et de l’occasion donne à voir une distribution des lecteurs très inégale selon l’intensité de leurs pratiques. Pour le neuf, les petits acheteurs (1 à 4 livres par an) sont deux fois plus nombreux que les gros acheteurs (12 et plus). En revanche, ils pèsent nettement moins dans les ventes que les gros car ceux-ci cumulent autour de 35 achats en moyenne. Et cette tendance s’est plutôt renforcée en 2021 et 2022 par rapport à 2018. On assiste donc à une concentration des ventes de livres dans une part réduite de la population. Cette tendance s’observe de façon très semblable pour le marché de l’occasion. Ces constats entrent en totale cohérence avec l’évolution des pratiques de lecture. L’enquête « Pratiques culturelles des Français » de 2018 montrait de façon très nette une augmentation de la part des 15 ans et plus à déclarer n’avoir lu aucun livre dans l’année alors que la part des lecteurs intensifs avait cessé de diminuer. Une sorte de fracture semble s’opérer entre des non-lecteurs plus nombreux et des lecteurs intensifs qui maintiennent voire accentuent leurs pratiques. Défendre son pouvoir d’achat L’occasion est bien sûr un moyen de faire des économies. C’est la possibilité de conserver des pratiques en réduisant leur coût. Et quand on interroge les acheteurs d’occasion, 76 % mettent en avant le souci de faire des économies alors que la motivation écologique n’est citée que par un tiers d’entre eux. La fin du mois est bien prioritaire. Et en effet, le prix de l’occasion est en moyenne 2,5 fois moins élevé que celui du neuf. Et pour certains types de livres, cela peut se révéler important. Ainsi, les livres jeunesse dont les ventes ont été quasi stables (+1 %) pour le neuf entre 2014 et 2022 ont augmenté de 56 % pour l’occasion. La lecture aux jeunes enfants demande un volume de titres important car ce sont souvent des livres peu épais et illustrés et dont la lecture est régulière, voire quotidienne. Dès lors elle peut donc constituer un budget élevé. Et d’ailleurs, l’achat d’occasion concerne davantage les foyers avec enfants que les foyers sans. L’occasion peut prendre place en complément de pratiques d’emprunt en bibliothèques publiques dont on sait que les sections jeunesse totalisent 38 % du volume total des prêts. L’achat d’occasion intéresse aussi des catégories de population au pouvoir d’achat modeste. Les étudiants soutiennent ainsi le secteur des livres universitaires et les catégories populaires le secteur des livres pratiques dont les ventes ont presque doublé entre 2014 et 2022. Mais l’achat d’occasion concerne tous les segments de l’édition et donc tous les publics. Par exemple, l’étude estime qu’un roman sur trois (tous genres confondus) est acheté d’occasion. Le marché de l’occasion apparaît donc comme une opportunité ou une nécessité mais ne constitue pas un marché réservé aux personnes les moins favorisées. L’émergence des plates-formes en ligne a finalement démocratisé l’accès au livre d’occasion au sens où il s’est ouvert à un public plus large que les étudiants et catégories populaires urbaines.L’émergence des plates-formes en ligne a finalement l’accès au livre d’occasion au sens où il s’est ouvert à un public plus large que les étudiants et catégories populaires urbaines. D’ailleurs les acteurs traditionnels de l’occasion (braderies, marchés, brocantes et bouquinistes) ne sont cités que par 18 % des acheteurs d’occasion, ce qui montre que l’essentiel du marché passe désormais par le numérique. En croissance, le marché de l’occasion est porté par les catégories défavorisées et les jeunes qui l’utilisent pour revendre plus que les autres catégories. La nécessité de réduire les dépenses du foyer prévaut. Et l’enquête montre d’ailleurs que, globalement deux tiers des vendeurs écoulent moins de 10 livres par an pour un gain inférieur à 50 euros. Une taxe réduirait l’attractivité du marché et concernerait en premier lieu des particuliers en lutte pour défendre leur pouvoir d’achat. Elle ne permettrait pas de promouvoir la lecture. Claude Poissenot ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche. ... The Conversation 1 hr
Mobilisations pour Gaza : sur les campus américains, où en est la liberté de manifester ? CC BY-ND  — Depuis la mi-avril, plusieurs dizaines de campus américains sont occupés par leurs étudiants au nom de la défense des populations civiles de Gaza et de la condamnation du soutien militaire et financier des États-Unis à Israël. Pour de nombreux observateurs, l’ampleur de ce mouvement rappelle les manifestations contre la guerre du Vietnam et le racisme des années 1960, ainsi que le mouvement anti-apartheid des années 1980, qui avait contribué à isoler l’Afrique du Sud sur la scène internationale. Dépassant, comme autrefois, les frontières américaines, l’action des étudiants de 2024 semble motivée par une indignation morale similaire. Cependant, dans l’Amérique contemporaine, la tolérance de l’administration envers la dissidence semble décliner dans toutes les universités, privées comme publiques. La liberté de manifester des étudiants est garantie constitutionnellement aux États-Unis, depuis presque autant de temps qu’en France. Issue de la Révolution française, cette liberté fut en effet proclamée par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 dans son article 11. Aux États-Unis, son fondement juridique est le premier amendement de la Constitution américaine de 1791, celui qui garantit la liberté d’expression et d’information, principe fondateur de l’identité nationale, contre toute restriction, notamment venant du pouvoir politique. Dans les deux pays, les étudiants jouissent ainsi du droit à l’expression et à l’information, dans le respect de l’équilibre nécessaire entre la préservation des activités académiques et le maintien de l’ordre public. Que ce soit à San Diego ou à Paris, l’intervention policière sur le campus ne peut avoir lieu qu’à la demande ou avec l’autorisation préalable du président de l’université. Sur les campus américains, un appel aux forces de l’ordre controversé Lors des récents affrontements survenus à Columbia et à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), c’est précisément à l’initiative des présidents des établissements que la police est intervenue. Le principe général de responsabilité des présidents d’université demeure similaire en France et aux États-Unis. Néanmoins, la crise qui secoue les campus américains met en lumière des enjeux spécifiques pour la gouvernance universitaire, à court et à long terme. Pour avoir qualifié une manifestation, initialement pacifique, de « danger clair et immédiat pour le fonctionnement substantiel de l’université », la présidente de Columbia, Minouche Shafik, a été critiquée par une grande partie de la faculté. Sa déclaration a entraîné l’arrestation de plus de 100 étudiants par le NYPD, le service de police de la ville de New York, ainsi que des suspensions de cours pour une partie des jeunes concernés. D’autres mesures ont suivi, telles que le passage des cours en modalité distancielle et l’annulation de la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes. États-Unis : les manifestations pro-palestiniennes gagnent de nouveaux campus (France 24, avril 2024). La décision de faire appel aux forces de l’ordre est survenue à la suite d’une audition parlementaire au cours de laquelle la présidente de Columbia a été violemment attaquée par l’élue républicaine de l’État de New York Elise Stefanik, qui est actuellement l’un des principaux soutiens de Donald Trump dans la campagne présidentielle. L’audition s’inscrivait dans un contexte déjà sensible. Depuis le 7 octobre 2023, les manifestations étudiantes, les sit-in et les appels au boycott d’Israël et de ses partenaires économiques et militaires ont amené plusieurs présidents et présidentes d’université à comparaître devant le Congrès. N’ayant pas réussi à convaincre de la pertinence de leurs actions en défense de la liberté académique et d’expression, certaines, comme la présidente de Harvard et celle de l’Université de Pennsylvanie, ont été contraintes à la démission suite à des accusations d’antisémitisme. Pour ne pas subir le même sort et démontrer qu’elle ne discriminait pas les étudiants juifs, la présidente de Columbia a donc décidé de faire appel à la police pour déloger la centaine d’étudiants qui occupaient pacifiquement la pelouse centrale du campus de Morningside, à Manhattan. Une intervention policière d’une telle ampleur n’avait pas eu lieu à Columbia depuis mai 1968, ce qui a profondément choqué les étudiants ainsi que le corps enseignant, attaché à l’indépendance académique et à la liberté d’expression. Les professeurs membres de l’Association américaine des professeurs d’université (AAUP), toutes confessions et ethnies confondues, ont appelé le 2 mai à un vote de défiance contre la présidente Shafik. Fortement médiatisée, Columbia n’est pas un cas unique. Dans une lettre ouverte adressée le 29 avril à tous les présidents des universités du pays, l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) a cru utile de rappeler quelques lignes directrices pour garantir la liberté d’expression et académique tout en luttant contre les discriminations et les perturbations : éviter de sanctionner ou censurer des points de vue spécifiques, protéger les étudiants contre le harcèlement discriminatoire et la violence, permettre aux étudiants de s’exprimer sur le campus, reconnaître que la présence de la police armée sur le campus peut mettre les étudiants en danger et ne peut être qu’un dernier recours, enfin résister aux pressions politiques qui cherchent à instrumentaliser les tensions universitaires. Des présidents d’universités soumis aux exigences fédérales et à la pression des donateurs Aux États-Unis, les universités jouissent d’une très grande liberté académique. Dans ce cadre, elles peuvent prendre des positions politiques voire, sur le plan institutionnel, s’engager dans des boycotts et des désinvestissements spécifiques. Comme tous les établissements recevant des subventions publiques fédérales, elles doivent respecter la « non-discrimination sur la base de la race, des opinions politiques ou de la religion », comme le stipule le Titre VI du Civil Rights Act de 1964. La violation de cette législation antidiscriminatoire peut entraîner une coupure des fonds par le Congrès, ce qui représente une sanction financièrement significative. La crainte de perdre ces financements peut avoir motivé les arbitrages en faveur de la répression. L’exemple de Columbia est, une fois de plus, éclairant. Pour expliquer les fondements de sa décision de solliciter l’intervention policière, la présidente Shafik, dans une déclaration publiée le 29 avril, invoque la sécurité physique de tous les membres de la communauté universitaire, notamment celle des étudiants et des professeurs juifs, la nécessité de respecter les droits de chacun à s’exprimer, la condamnation de la haine, du harcèlement, de la discrimination, notamment des propos et des actes antisémites. Dans l’Amérique d’aujourd’hui, les présidents d’université sont soumis à une double contrainte : ils doivent répondre aux exigences du gouvernement fédéral pour maintenir le financement, tout en satisfaisant les donateurs, qui pourraient se désengager des institutions perçues comme antisémites ou xénophobes. Cette position est d’autant plus délicate que toute maladresse est immédiatement amplifiée par les réseaux sociaux. À lire aussi : Quand le conflit israélo-palestinien déborde sur les campus américains L’importance de l’argent dans le maintien du prestige et de l’excellence scientifique des universités américaines n’est pas nouvelle. L’écrivaine, militante et intellectuelle afro-américaine Bell Hooks l’évoque dans les souvenirs de ses années d’études à l’université Stanford dans les années 1970 : « Stanford était un endroit où l’on pouvait apprendre ce qu’était la classe sociale dès le départ. On parlait de classe en coulisses. Les fils et filles des familles riches, célèbres ou notoires, étaient identifiés. Les adultes qui s’occupaient de nous étaient toujours à l’affût d’une famille qui pourrait donner ses millions à l’université. » Au-delà des récents événements et du contexte électoral, la prudence des présidents et de l’administration reflète une tendance de fond dans l’évolution de l’enseignement supérieur américain et de son modèle économique. Les universités, tant privées que publiques, dépendent désormais plus des frais de scolarité et de la générosité des donateurs individuels que des financements publics. Les controverses liées à la liberté d’expression sur le campus peuvent sérieusement ternir la réputation des universités les plus anciennes et prestigieuses, affectant ainsi leurs capacités de financement. À lire aussi : La liberté académique des enseignants est-elle en danger sur les campus américains ? Comme ce fut le cas lors des mobilisations dans les campus américains au cours des deux dernières décennies, sur des sujets tels que la cancel culture, le désinvestissement des fonds de dotation universitaires dans les énergies fossiles, ainsi que lors de l’émergence du mouvement « Black Lives Matter », tous les débats récents sur la liberté d’expression dans les campus américains évoquent des préoccupations profondes quant à l’indépendance académique et à la manière de gérer les attentes des donateurs sans sacrifier ce principe. L’équilibre entre les deux est essentiel pour préserver la capacité des universités à mener des recherches et à enseigner de manière critique. À plus court terme, les présidents et les administrations font également les frais du climat de fortes tensions politiques et sociales, exacerbées par le contexte électoral. L’instrumentalisation politique des manifestations universitaires est une tentation évidente pour les conservateurs américains qui dénoncent régulièrement la « cancel culture » et le « wokisme ». France et États-Unis : des modèles de gouvernance différents Comparativement à la situation aux États-Unis, le paysage universitaire français est marqué par une moindre médiatisation et une dépendance économique différente, avec un financement de l’enseignement supérieur principalement issu de l’État. La philanthropie fondée sur le mécénat, les dons des particuliers et les fondations représentent encore une part modeste des ressources des universités et des établissements français. Par ailleurs, les présidents d’université en France sont élus à la majorité absolue des membres du conseil d’administration, et pour un mandat de cinq ans. Cette modalité leur offre une certaine protection contre les exigences des financeurs comparativement à leurs homologues américains. À Paris, la Sorbonne fermée après une manifestation et un campement en soutien à la Palestine (Le Huffington Post, avril 2024) Ces différences de modèle économique et de gouvernance mettent en exergue la vulnérabilité du modèle des grandes universités de recherche américaines face aux pressions externes. Politiques et donateurs oublient souvent que les universités sont des lieux qui, par le développement de l’esprit critique, préparent les étudiants à adopter, si nécessaire, une attitude politique oppositionnelle. S’exprimant dans les pages de la revue The New Yorker, l’écrivaine britannique Zadie Smith observait à propos des occupations de campus qu’« une partie du sens de toute manifestation étudiante réside dans la manière dont elle offre aux jeunes l’opportunité de défendre un principe éthique tout en restant, comparativement parlant, une force plus rationnelle que les responsables, supposément rationnels ». Les événements récents rappellent l’importance cruciale du dialogue respectueux et de la garantie de la liberté d’expression, même pour les points de vue les plus discordants. Dans le cas américain, la répression et le silence imposé aux voix dissidentes n’ont fait qu’alimenter le ressentiment et la frustration, conduisant parfois à la violence verbale et physique. L’éducation à l’expression d’une pensée critique semble aujourd’hui plus que jamais fondamentale au développement de citoyens engagés et conscients des enjeux de nos démocraties. Alessia Lefébure a enseigné à l'université Columbia entre 2011 et 2017 ... The Conversation 1 hr
Avec l’arrivée de La Niña, des ouragans plus intenses sont-ils à craindre ? CC BY-ND  — Les épisodes La Niña se traduisent généralement par des conditions plus fraîches et plus humides, mais cela n'est vrai qu'en moyenne à l'échelle mondiale. Luis Robayo/AFP via Getty ImagesL’épisode El Niño, l’un des principaux responsables des températures records mesurées dans le monde l’année dernière, est presque terminé. Son antagoniste, un épisode La Niña, est en route. Un soulagement ? Cela dépend en partie de l’endroit où vous vivez. Des températures supérieures à la normale sont encore prévues aux États-Unis pour l’été 2024. Si vous vivez le long des côtes américaines de l’Atlantique ou du Golfe, La Niña pourrait contribuer à produire la pire combinaison possible de conditions climatiques favorable aux ouragans. Pedro DiNezio, spécialiste de l’atmosphère et des océans à l’Université du Colorado, qui étudie El Niño et La Niña, explique ce qui nous attend. Qu’est-ce que La Niña ? La Niña et El Niño sont les deux extrêmes d’un schéma climatique récurrent qui peut affecter la météo dans le monde entier. Les prévisionnistes considèrent qu’un épisode La Niña débute lorsque les températures dans l’océan Pacifique oriental, le long de l’équateur à l’ouest de l’Amérique du Sud, se refroidissent d’au moins un demi-degré Celsius par rapport à la normale. Pendant un épisode El Niño, au contraire, la même région se réchauffe. Ces fluctuations de température peuvent sembler minimes, mais la façon dont elles affectent l’atmosphère se répercute sur l’ensemble de la planète. Comment naissent La Niña et El Niño ? NOAA. Les tropiques présentent un schéma de circulation atmosphérique appelé « circulation de Walker », du nom de Sir Gilbert Walker, physicien anglais du début du XXe siècle. La circulation de Walker est essentiellement constituée de boucles géantes d’air qui montent et descendent dans différentes parties des tropiques. Normalement, l’air monte au-dessus de l’Amazonie et de l’Indonésie, ce qui est favorisé par l’humidité des forêts tropicales (la vapeur d’eau étant plus légère que l’air sec). Il redescend ensuite en Afrique de l’Est et dans le Pacifique oriental. Pendant un épisode La Niña, ces boucles s’intensifient, générant des conditions plus orageuses là où elles s’élèvent, et des conditions plus sèches là où elles descendent. Pendant El Niño, la chaleur de l’océan dans le Pacifique oriental déplace ces boucles, ce qui rend le Pacifique oriental plus orageux. Pendant La Niña, la circulation de Walker s’intensifie, déclenchant des tempêtes plus violentes là où l’air s’élève. Fiona Martin, NOAA Climate.gov Pendant El Niño, la circulation de Walker se déplace vers l’est, de sorte que davantage de tempêtes se forment au large de la Californie lorsque l’air chaud s’élève au-dessus des eaux plus chaudes de l’est du Pacifique. Fiona Martin, NOAA Climate.gov Les phénomènes EL Niño et La Niña affectent également le courant-jet (ou jet stream), un puissant courant d’air qui souffle d’ouest en est à travers les États-Unis et d’autres régions de latitude moyenne. Pendant El Niño, le courant-jet a tendance à déplacer les tempêtes vers les régions subtropicales, ce qui rend ces régions habituellement sèches plus humides. À l’inverse, les régions des latitudes moyennes qui sont normalement touchées par les tempêtes deviennent plus sèches parce que les tempêtes s’en éloignent. Cette année, les prévisionnistes s’attendent à une transition rapide vers un épisode La Niña, probablement à la fin de l’été. Après un épisode El Niño prononcé comme celui que le monde a connu fin 2023 et début 2024, les conditions tendent à basculer assez rapidement vers celles de La Niña. La question de savoir combien de temps l’épisode va durer reste ouverte. Ce cycle a tendance à passer d’un extrême à l’autre tous les trois à sept ans en moyenne, mais si les épisodes El Niño ont tendance à être de courte durée, les épisodes La Niña peuvent durer plus de deux ans. Le lien entre La Niña et les ouragans Les températures dans le Pacifique tropical affectent également le cisaillement des vents sur de grandes parties de l’océan Atlantique. Le cisaillement du vent est une différence de vitesse du vent à différentes hauteurs ou dans différentes directions. Les ouragans ont plus de mal à maintenir la structure de leur colonne en cas de fort cisaillement du vent, car les vents plus forts en altitude poussent la colonne à s’écarter. [Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd'hui] Un épisode La Niña produit moins de cisaillement du vent, alors que celui-ci freine généralement les ouragans. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les habitants des régions exposées aux ouragans comme la Floride. En 2020, lors de la dernière période La Niña, l’Atlantique a connu un nombre record de 30 tempêtes tropicales et de 14 ouragans. En 2021, il s’agissait de 21 tempêtes tropicales et de 7 ouragans. Les prévisionnistes annoncent d’ores et déjà que la saison des tempêtes de l’Atlantique de cette année pourrait rivaliser avec celle de 2021, en grande partie à cause de La Niña. L’Atlantique tropical a également été exceptionnellement chaud, avec la température des eaux de surface qui bat des records depuis plus d’un an. Cette chaleur affecte l’atmosphère et provoque davantage de mouvements atmosphériques au-dessus de l’Atlantique, ce qui alimente les ouragans. Avec La Niña, le retour de la sécheresse dans le sud-ouest des États-Unis ? Les réserves d’eau du sud-ouest des États-Unis seront probablement suffisantes pour la première année de La Niña en raison de toutes les pluies tombées au cours de l’hiver dernier. Mais la deuxième année tend généralement à devenir problématique. Une troisième année La Niña, comme celle que la région a connue en 2022, pourrait entraîner de graves pénuries d’eau. Les conditions plus sèches alimentent également des feux de forêt plus violents dans l’Ouest, en particulier à l’automne, lorsque les vents se lèvent. Pendant La Niña, le courant-jet a tendance à se déplacer vers le nord, ce qui provoque des conditions plus sèches dans le sud-ouest des États-Unis. NOAA Climate.gov La Niña dans l’hémisphère sud Les effets d’El Niño et de La Niña sont presque identiques dans l’hémisphère sud, à quelques différences notables près. Le Chili et l’Argentine ont tendance à souffrir de la sécheresse pendant La Niña, tandis que les pluies s’intensifient en Amazonie. L’Australie a connu de graves inondations lors du dernier épisode La Niña. La Niña favorise également la mousson en Inde, ce qui se traduit par des précipitations supérieures à la moyenne. Les effets ne sont toutefois pas immédiats. En Asie du Sud, par exemple, les changements tendent à se manifester quelques mois après l’apparition officielle de La Niña. Les épisodes La Niña sont dangereux pour l’Afrique de l’Est, où des communautés vulnérables sont déjà confrontées à une sécheresse de longue durée. Impacts climatiques typiques de La Niña. NOAA Climate.gov L’impact du changement climatique Les phénomènes El Niño et La Niña se surajoutent aux effets du réchauffement climatique. Cela peut exacerber les températures, comme le monde l’a vu en 2023, et faire bondir le cumul des précipitations. Depuis l’été 2023, le monde a connu dix mois consécutifs de températures mondiales records. Une grande partie de cette chaleur a été stockée dans les océans, qui affichent toujours des températures records. La Niña devrait rafraîchir un peu la situation, mais les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du réchauffement de la planète, continuent d’augmenter en arrière-plan. Ainsi, même si les fluctuations entre El Niño et La Niña peuvent entraîner des variations de température à court terme, la tendance générale reste au réchauffement de la planète. Pedro DiNezio a reçu des financements de la National Science Foundation américaine (NSF). ... The Conversation 1 hr
Mer de Chine méridionale : rapprochement du Vietnam et des Philippines face à Pékin CC BY-ND  — La récente visite d’État du président philippin Ferdinand Marcos Jr. à Hanoï, fin janvier 2024, est la dernière manifestation en date du net rapprochement que l’on observe entre les Philippines et le Vietnam en matière de sécurité maritime en mer de Chine méridionale. Ce rapprochement avait précédemment été illustré par le nouvel accord de coopération entre les deux garde-côtes, l’annonce d’un futur code de conduite bilatéral en mer de Chine méridionale et l’invitation faite au Vietnam de participer à l’exercice naval multilatéral MARPOLEX qui doit se dérouler aux Philippines plus tard cette année, aux côtés de l’Indonésie et du Japon. Des débuts complexes Cette convergence de vues entre les deux pays survient à une époque de tensions accrues en mer de Chine méridionale, générées par une affirmation marquée de ses intérêts par la Chine et son utilisation d’un ensemble toujours croissant de moyens de confrontation asymétrique (déni d’accès, guerre hybride, techniques de la zone grise). Cela a entraîné une série d’incidents dangereux autour de plusieurs éléments maritimes revendiqués par les Philippines – Scarborough Shoal, Second Thomas Shoal, Whitsun Reef, Iroquois Reef et Sabina Shoal –, ainsi qu’à l’intérieur et sur le pourtour de la zone économique exclusive du Vietnam, près de Triton Island (à l’est de Da Nang) et dans le zone de Vanguard Bank (au sud du pays). Malgré cette menace commune, les Philippines et le Vietnam n’ont pas toujours été sur la même ligne concernant la situation en mer de Chine méridionale, où leurs propres différends maritimes et territoriaux en suspens ont entravé la coopération maritime pendant de nombreuses années. Ce fut un sujet de tension après la normalisation en 1976, peu après la prise de contrôle surprise par Saigon (à l’époque du Sud-Vietnam) de Southwest Cay dans les îles Spratleys l’année précédente. Cela a contribué à inciter le président Ferdinand E. Marcos, le père de l’actuel dirigeant philippin, à publier un décret présidentiel en 1978 (intitulé « PD 1596 »), établissant officiellement les revendications des Philippines sur les îles Spratleys. Il convient également de ne pas oublier qu’entre 1964 et 1969, le même président Marcos Sr avait soutenu les États-Unis dans le cadre de la guerre du Vietnam, et déployé dans le pays, aux côtés d’autres alliés (Thailande, Corée du Sud, Taïwan, Australie et Nouvelle Zélande), près de 10 500 soldats dont les activités concernaient principalement l’aide médicale ainsi que des projets d’aide aux populations, au sein du « Philippine Civic Action Group-Vietnam » (ou PHILCAG-V). Ce décret a en tout cas marqué le début d’une course entre Manille et Hanoï pour établir le contrôle d’un maximum d’éléments maritimes dans l’archipel des Spratleys. La même année, les Philippines ont pris possession de Lankiam Cay, Commodore Reef, Loaita Cay, Loaita Island et Northeast Cay, tandis que le Vietnam a pris le contrôle d’Amboyna Cay, Central London Reef, Grierson Reef et Pearson Reef. En dépit de ces frictions, les Philippines et le Vietnam ont vu leurs intérêts converger progressivement, tous deux étant confrontés à un défi maritime plus sérieux de la part de la Chine, qui a émis de vastes revendications sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Finalement, les deux pays ont trouvé des moyens de normaliser leurs relations bilatérales, notamment après le retrait des forces vietnamiennes du Cambodge en 1989, la fin du conflit frontalier avec la Chine (1979-1991) et l’adhésion du Vietnam à l’Asean en 1995. Un développement progressif des liens bilatéraux Depuis 2010, les deux pays ont multiplié les échanges sur les questions d’intérêt commun. Le format le plus médiatique consiste en la multiplication des visites officielles impliquant chefs d’État, premiers ministres, dirigeants des Assemblées nationales, législateurs, officiers et experts. De manière plus pratique, l’approfondissement des liens a été structuré par le Plan d’action Philippines-Vietnam (2011-2016), qui comprenait un protocole d’accord pour établir une ligne téléphonique directe entre les garde-côtes philippins et la police maritime vietnamienne, ainsi qu’un protocole d’accord pour renforcer la coopération mutuelle et le partage d’informations entre les deux marines. Peu de temps après, les deux pays ont adopté une procédure opérationnelle standard pour les patrouilles conjointes (2012) et ont signé deux accords techniques importants aux côtés de l’ensemble de l’Asean : le Code pour les rencontres imprévues en mer (CUES) lors du symposium naval du Pacifique occidental de 2014, et les lignes directrices pour les rencontres maritimes (basées sur le règlement COLREG de l’Organisation maritime internationale) lors de la réunion des chefs de la marine de l’Asean (2017). Les deux pays ont également engagé en 2014 une série de mesures visant à renforcer la confiance, telles que des matchs de football et de volley-ball joués dans des îles contrôlées par le Vietnam ou les Philippines dans les Spratleys (« diplomatie du football ») ; les déclarations de soutien de Hanoï à Manille à l’occasion de l’arbitrage de la Cour Permanente d’Arbitrage de La Haye en 2016 ; ainsi qu’un accord de pêche bilatéral. C’est notamment grâce aux dispositions contenues dans ce dernier accord que les garde-côtes vietnamiens ont, en 2019, sauvé 20 pêcheurs philippins perdus en mer qui étaient passés par-dessus bord après que leur navire ait été éperonné par un navire chinois, ce qui a également amélioré l’image publique du Vietnam aux Philippines. Les Philippines et le Vietnam ont par ailleurs signé un partenariat stratégique en 2015, établi des lignes d’assistance téléphonique dédiées pour permettre une communication permanente et transparente entre leurs pêcheries respectives (2015) et les garde-côtes (2024) ; organisé des échanges de personnel à personnel et organisé l’escale de deux destroyers vietnamiens (Dinh Tien Hoang et Ly Thai De) à Manille en 2014, tandis qu’un accord de recherche scientifique marine était relancé entre les deux pays (2021). Une alternative au code de conduite Asean-Chine ? Les détails sont encore vagues concernant les perspectives d’un code de conduite minilatéral, mais l’annonce répétée d’un accord entre la Malaisie, les Philippines et le Vietnam a suscité une grande attention. Néanmoins, un tel accord, s’il devait être conclu, aurait du sens à la lumière des graves problèmes maritimes rencontrés par les deux pays face à un voisin chinois de plus en plus agressif. Selon le projet China Power (CSIS), le Vietnam et les Philippines ont ainsi subi de plein fouet la guerre hybride et les techniques de la zone grise mises en place par Pékin (manipulation du droit international, déploiement d’une milice maritime, occupation de récifs et d’atolls, éperonnage de navires, etc.). Les deux pays ont de bonnes raisons de douter des perspectives d’un code de conduite Asean-Chine, après deux décennies d’interminables négociations. Les pourparlers restent dans l’impasse en raison du refus de la Chine d’inclure dans l’accord le récif de Scarborough, revendiqué par les Philippines, comme l’archipel des Paracels, revendiqué par le Vietnam, car elle contrôle déjà les deux. De plus, la question de savoir si l’accord doit être ou non contraignant légalement semble insoluble. Le président Marcos Jr. a exprimé la frustration de son pays face à cette absence de progrès, alors que les incidents désormais réguliers, à Scarborough Shoal comme à Second Thomas Shoal, en plus de la présence régulière et illégale – et des dommages environnementaux causés par la milice maritime chinoise (il s’agit de chalutiers disposant d’équipages composés de réservistes de l’armée et équipés de différents matériels afin de mener des missions de soutien à la marine et à la garde-côtes chinoise) à Iroquois Reef, Whitsun Reef et Sabina Shoal – pourraient bien inciter les deux pays à approfondir les pourparlers bilatéraux et minilatéraux. Il faut dire que Manille avait déjà tenté en vain de négocier un code de conduite bilatéral avec la Chine dès 1982. Il n’est donc pas étonnant que le président Marcos ait qualifié le Vietnam de « seul partenaire stratégique de Manille en Asie du Sud-Est » et la coopération maritime entre les deux pays de « pierre angulaire de la relation bilatérale ». Sur le plan technique, un code de conduite bilatéral entre Manille et Hanoï existe déjà, compte tenu du nombre de mémorandums, d’accords techniques, de coopération entre agences maritimes et des différentes lignes directes désormais en place. Une touche supplémentaire a récemment été ajoutée lorsque les deux pays ont indiqué leur désir de publier une version mise à jour des cartes de leurs zones maritimes, y compris de leurs zones économiques exclusives et de leurs plateaux continentaux, à la grande fureur de Pékin. Seule une couche politique semble manquer pour pouvoir l’appeler en fait un code de conduite. Deux stratégies très complémentaires Il semble évident que les Philippines et le Vietnam ont des stratégies complémentaires pour renforcer leurs moyens de sécurité maritime. Manille a récemment investi des ressources dans le renforcement de sa capacité de déni de zone (missiles Brahmos, radars aériens et navals) ainsi que de navires plus nombreux et plus gros, tandis que Hanoï s’est lancé dans un programme à grande échelle et controversé de modernisation et d’expansion de tous les éléments maritimes sous le contrôle du Vietnam en mer de Chine méridionale, soit neuf îles, îlots et bancs de sable et quatre hauts fonds ou récifs à marée basse qu’il a déjà commencé à poldériser depuis 2021. Le Vietnam et les Philippines ont tous deux connu la mainmise de la Chine sur leurs territoires nationaux. Le Vietnam a perdu l’archipel des Paracels ainsi que plusieurs éléments maritimes après des batailles aussi humiliantes que sanglantes (dans l’archipel des Paracels en 1974 et à Johnson South Reef dans les Spratleys en 1988). Les pertes de Manille, bien qu’elles aient eu lieu sans effusion de sang, n’ont pas été moins humiliantes : la Chine s’est d’abord emparée de Mischief Reef en 1994, qu’elle a ensuite transformée en une base militaire majeure, en plein milieu de la zone économique exclusive des Philippines, dès 2014. Humiliation supplémentaire, Pékin utilise désormais cette même base pour faciliter son blocus de l’avant-poste philippin assiégé constitué par le BRP Sierra Madre, échoué à Second Thomas Shoal. La saisie par la Chine en 2012 des importantes zones de pêche des Philippines à Scarborough Shoal contribue également à expliquer le sentiment d’urgence de Manille. Pour toutes ces raisons, il semble que les relations bilatérales entre les Philippines et le Vietnam sont en bonne voie de devenir un partenariat durable et mutuellement bénéfique – un processus que Pékin, pour sa part, devrait rendre aussi difficile que possible. Benjamin Blandin ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche. ... The Conversation 1 hr
Elections européennes : distinguer les enjeux « objectifs » des enjeux perçus CC BY-ND  — Un rendez-vous crucial approche : du 6 au 9 juin 2024, les citoyens de l’Union européenne sont invités aux urnes pour choisir le visage du prochain Parlement européen. En France, ce sera le dimanche 9 juin. Les enjeux de cette élection sont plus nombreux et plus importants qu’autrefois, les pouvoirs de ce parlement ayant beaucoup augmenté. En effet, même si le processus de décision européen est compliqué, le Parlement y joue aujourd’hui un rôle éminent, assurant la représentation des citoyens européens face aux représentants des nations et aux experts et technocrates de la Commission. Si la Commission européenne a l’initiative des législations, ce n’est pas elle qui tranche. Le Conseil des chefs d’État et le Parlement doivent se mettre d’accord pour qu’une nouvelle législation soit adoptée. C’est également le Parlement européen qui approuve ou non le choix du président·e de la Commission européenne et des commissaires, qui vote et contrôle le budget annuel et qui se prononce sur de nouveaux États membres. Parmi les enjeux de cette élection, on peut distinguer les enjeux « objectifs » de l’élection – en fonction des orientations politiques de l’Assemblée – et les enjeux perçus par les électeurs. En quoi ceux-ci diffèrent-ils ? La couleur politique du Parlement, un enjeu fondamental Le Parlement européen est élu au suffrage universel direct. Dans chacun des 27 pays, on vote au scrutin proportionnel avec un seul tour et, le plus souvent, une seule circonscription nationale. De ce fait, chaque tendance politique recueille un nombre de sièges correspondant à son résultat dans les urnes, sans prime importante au courant majoritaire. L’actuel parlement est composé de sept groupes d’importance inégale. Le parti populaire européen (PPE), de droite, a le plus d’eurodéputés, suivi par les sociodémocrates. Ensemble, ils constituaient de 1979 à 2019 la majorité de l’Assemblée. Mais ils se sont affaiblis lors du dernier renouvellement et ont donc dû trouver des soutiens dans d’autres formations, le plus souvent chez les centristes libéraux de Renew. Depuis 2019, la droite radicale (séparée en deux groupes : national conservateur et extrême droite) s’est renforcée dans de nombreux pays, on peut donc s’attendre à sa progression au Parlement européen. Comme le montre le graphique, sur la base d’une projection évidemment sujette à modification, les deux groupes de droite radicale pourraient obtenir ensemble presque le même nombre d’élus que le groupe PPE, alors que Renew, les Verts et les sociodémocrates s’affaibliraient. La composition du Parlement influencera évidemment sur les politiques suivies par l’Union. À la lecture du bilan de la dernière Commission, les thématiques qui devraient être au centre des débats durant les cinq ans à venir se dessinent : relance économique, action pour le climat et pacte vert, transition numérique, soutien à la guerre en Ukraine, acceptation de son entrée à terme dans l’UE, sanctions contre la Russie, stratégie de défense européenne, politique énergétique, pacte contre les migrations irrégulières, politique agricole commune, élargissement de l’UE… Ces enjeux politiques sont évidemment fondamentaux, non seulement pour l’Europe mais pour l’ordre mondial. Mais ils ne sont pas toujours perçus par les citoyens européens. [Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui] Les enjeux perçus Les enjeux objectifs de l’élection semblent cependant un peu mieux perçus que lors des campagnes précédentes. [73 %] des Européens (et 71 % des Français) disent que les actions de l’UE ont un impact sur leur vie quotidienne. La campagne est plus animée qu’en 2014 et 2019 et les sondages montrent un [intérêt accru] pour cette consultation. 60 % des Européens s’y intéressent (contre seulement 47 % des Français, très eurosceptiques. L’intention d’aller voter est aussi en nette progression. 81 % des Français et des Européens pensent que le vote est encore plus important dans le contexte international actuel. La politique européenne de soutien à l’Ukraine divise l’opinion française et pourrait contribuer à la mobilisation des électeurs, soit pour soutenir la politique menée (c’est le cas dans le camp présidentiel et une partie de la gauche), soit pour la critiquer, souhaiter l’apaisement et des négociations avec la Russie (position de la gauche et de la droite radicale). Selon les Européens, quatre thèmes devraient être prioritairement abordés pendant la campagne : la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (choisi par 33 %), la santé publique (32 %), le soutien à l’économie (31 %), la défense et la sécurité de l’UE (31 %). Il faut souligner que ces thématiques privilégiées par les électeurs ne concernent pas toutes directement l’Union européenne. La lutte contre la pauvreté et la politique de santé sont avant tout des compétences nationales : l’Union n’y a qu’un rôle d’appoint. Les domaines les plus choisis par les Français diffèrent : ils mettent plus largement en tête la lutte contre la pauvreté (42 %), sélectionnent ensuite la lutte contre le changement climatique (37 %) et la santé publique (36 %). Par contre, la défense et la sécurité de l’Europe ne viennent qu’en 6e position (24 %). L’euroscepticisme et l’attachement à la souveraineté nationale laissent peu de place à l’ambition d’une souveraineté européenne. En défendant la construction d’une défense commune européenne, Emmanuel Macron a livré une vision politique en partie à destination des pays membres, mais il n’est pas certain que cette insistance soit électoralement très porteuse. Les attentes diffèrent en fonction des valeurs politiques de chaque pays et de son histoire. Des enjeux perçus liés aux politiques nationales Alors que les enjeux objectifs ont trait aux politiques européennes, les enjeux perçus et ressentis sont donc beaucoup plus dépendants des politiques nationales. Ce qui n’est guère étonnant. Dans chaque pays, la politique nationale reste dominante dans l’opinion par rapport aux débats européens que beaucoup connaissent très mal. Les enjeux politiques nationaux sont projetés sur l’élection européenne. Les candidats parlent surtout des politiques européennes qui sont aussi liées aux politiques nationales, sans entrer dans des présentations très précises des mesures adoptées ou de celles qu’il faudrait mettre en œuvre en Europe. Ainsi, beaucoup de candidats parlent de la lutte contre le réchauffement climatique et des énergies renouvelables, à la fois parce que l’Union a adopté le pacte vert et parce que c’est un sujet très actuel en France et dans tous les pays européens. Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR) et Marion Maréchal (Reconquête !) critiquent amplement le pacte vert, considéré comme « de l’écologie punitive », appelé à « générer de la décroissance » et de « l’appauvrissement pour les agriculteurs ». Au contraire, les candidats de gauche et Renaissance défendent le pacte, voire souhaitent que l’Europe aille plus loin. Autre exemple, Marion Maréchal pour Reconquête ! parle beaucoup d’invasion de la France et de l’Europe par les migrants, comme Eric Zemmour le faisait lors de l’élection présidentielle. Les candidats consacrent en fait beaucoup d’énergies à simplement critiquer, parfois de manière très agressive, d’autres leaders sur des dimensions politiques strictement nationales. Une bonne trentaine de listes devraient se présenter en France car il est très facile pour un petit mouvement de déposer une candidature (puisqu’il suffit de trouver 81 postulants). Certaines de ces listes défendent une thématique très éloignée des enjeux européens, d’autres expriment une tendance minoritaire d’un courant plus important, notamment chez les écologistes. Ces listes peu implantées obtiendront certainement un très faible résultat, en dessous du seuil de 5 % des suffrages nécessaires pour avoir un élu. Mais leur but est de se faire connaître plus que réaliser un score important. Seules six ou sept listes devraient rafler les 81 sièges d’eurodéputés français. Les médias, les personnalités politiques et nombre de citoyens s’intéressent à ce que les résultats nationaux aux européennes laissent présager pour les futurs scrutins français. Le score du RN, qui s’annonce en nette progression, annonce-t-il un succès de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2027 ? La montée du vote en faveur de la liste PS-Place publique via la captation de suffrages qui s’étaient portés sur Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2022 fait aussi se poser la question de qui arrivera en seconde position – Renaissance ou la gauche modérée ? Si Renaissance n’arrivait que troisième, cela constituerait une défaite cinglante pour le président. Le défi est rude pour le camp macroniste : un nombre important de ses électeurs sont mécontents après la réforme des retraites et l’usage fréquent du 49.3 pour faire adopter des textes législatifs. De surcroît, on sait par l’observation des scrutins passés que les résultats sont en général médiocres pour la majorité, sanctionnée non pour son action européenne mais pour sa politique nationale. Néanmoins, il y a davantage de débats proprement européens dans cette campagne qu’en 2014 et 2019. Le contexte anxiogène de la guerre en Ukraine et du réchauffement climatique y est pour beaucoup. Face à ces menaces, la nécessité de politiques communes se renforce. Cette montée des enjeux électoraux européens n’est probablement pas que conjoncturelle : on l’avait déjà vu apparaître en 2019. Elle est le signe d’une construction de l’Europe qui se développe, malgré toutes les vicissitudes qu’elle doit affronter. Pierre Bréchon ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche. ... The Conversation 1 hr
Le suicide des personnes âgées, un phénomène encore tabou CC BY-ND  — À 75 ans, Raymond est hospitalisé pour une tentative de suicide par pendaison. C’est un contexte de grande solitude, doublé d’un sentiment de panique devant des démarches administratives qu’il n’arrivait plus à gérer, qui l’ont amené à commettre ce geste. Il avait envie d’en finir. Mais, dès le lendemain, il critiquait son impulsion et demandait à être aidé. Un mois plus tard, il a pu regagner son logement avec des aides ainsi qu’un suivi médico-social. En France, environ 9 000 personnes se suicident chaque année, ce qui représente 25 morts par jour, selon le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Cépidc). On dénombre par ailleurs dans notre pays 685 tentatives de suicide quotidiennes, soit 200 000 par an. On estime que ces chiffres sont sous-estimés de 10 % environ, du fait de sous déclarations ne prenant pas en compte les « accidents », les conduites à risques ou le syndrome de glissement, décrit par le gériatre Yves Delomier comme un état de grande déstabilisation somatique et psychique d’évolution gravissime, spécifique des personnes âgées. La tendance est cependant à la baisse dans toutes les classes d’âge, à l’exception notable de celle des personnes âgées. Ainsi, au-delà de la classe d’âge des 70-75 ans, 3000 morts par suicide sont annuellement enregistrés, ce qui représente 30 % de l’ensemble des suicides. Signalons que [75 % des décès par suicide concernent les hommes de plus de 65 ans]. Pour eux, le ratio tentative de suicide/suicide abouti est proche de 1, car ils utilisent des moyens violents (pendaison, arme à feu, précipitation sous un train ou défenestration). En dépit de ces chiffres alarmants, le phénomène du suicide des personnes âgées est bien souvent invisibilisé ou banalisé, et reste tabou. Dans notre société utilitariste valorisant l’autonomie et la performance, la grande vieillesse est souvent assimilée à la décrépitude du corps et de l’esprit, aux pertes cumulées, dont celle du rôle social. Ce regard sociétal assigne les personnes âgées à disparaître de la scène, à perdre leur estime d’elles-mêmes et à se sentir devenir un fardeau. Une accumulation de difficultés La plupart du temps, les idées suicidaires des personnes âgées sont le signe d’une difficulté à faire face à une accumulation de difficultés de la vie quotidienne (inadaptation de la ville aux déplacements, illectronisme – néologisme décrivant un « illetrisme numérique », autrement dit des difficultés dans l’utilisation de base des outils numériques). Les problématiques psychiques constituent également une explication du passage à l’acte (70 % des suicidants souffrent de dépression, tout comme les difficultés somatiques (douleurs, les incapacités fonctionnelles…). Citons encore comme facteurs de risque l’isolement, le veuvage, la perte de relations sociales et familiales, l’accès difficile au système de soins (800 000 personnes en affection longue durée sont sans médecins traitants), la perte d’autonomie, l’institutionnalisation (d’après une étude du CREDOC 2018 seul 18 % des personnes âgées consentent de leur plein gré à entrer en Ehpad), ou encore les situations de maltraitance, la précarité financière, les deuils, et enfin, le sentiment d’inutilité, donc de perte de sens. Ces ruptures de vie peuvent s’exprimer par le passage à l’acte suicidaire. Mais expriment-elles forcément une volonté d’en finir ? Rien n’est moins sûr… Un enjeu sociétal « À quoi bon », « je n’en peux plus », « je serais mieux mort » « je ne veux pas être un poids »… Le plus souvent, quand elles disent vouloir mourir, les personnes âgées signifient surtout qu’elles veulent cesser de souffrir physiquement ou psychiquement. Il faut donc se donner le temps de cheminer avec elles pour construire un projet de vie et une alliance thérapeutique. D’enjeu sanitaire, le suicide des personnes âgées devient un enjeu sociétal. Dans un tel contexte, mettre en avant le « libre choix » en faveur du suicide assisté (qui est en quelque sorte un « suicide sur prescription médicale ») ou de l’euthanasie (le médecin injecte alors le produit létal), au prétexte que la demande serait déjà là pose question. De quelle demande s’agit-il ? De celle de la personne qui, à un moment donné, se trouvant dans une impasse existentielle, décide de mettre fin à ses jours, à l’instar de Léontine, 98 ans, qui me confie, assise dans son fauteuil roulant : « Je ne veux pas déranger et être un poids pour mes enfants. Vivre comme ça, ce n’est pas une vie… » Puis ajoute : « J’aimerais quand même bien les revoir, mes enfants et mes petits-enfants aussi. C’est eux le sel de la vie. » Après la crise suicidaire, se met en place une temporalité très importante : la main tendue, la réflexion, la critique d’un geste désespéré et le retour à la vie. Rappelons que le suicide n’est pas un droit, mais une liberté, garantie depuis 1791 par l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le suicide est considéré comme la dernière expression de la liberté de l’individu. Mais la liberté de choisir du suicidant peut, dans la réalité, être entravée du fait d’une souffrance psychique intolérable, que seul le projet suicidaire viendra apaiser. Se suicider est alors, avant tout, un drame personnel, familial et sociétal. Dans de tels cas, les demandes explicites d’euthanasie sont très rares et cèdent dès qu’une prise en charge adéquate est mise en place. Prévenir le geste suicidaire Il est du devoir de chacun d’aider une personne qui tente de se suicider, et plus particulièrement du médecin qui, en responsabilités (éthique, humaine, juridique au civil, au pénal (non-assistance à personne en danger) et ordinale) se doit de mettre tout en œuvre selon les données actuelles de la science, mais sans obstination déraisonnable, pour prendre en charge les suicidants. La prévention des conduites suicidaires des personnes âgées passe par le repérage de la crise suicidaire et par l’évaluation du risque. Dans ce contexte, les programmes de prévention du risque suicidaire, notamment pour les personnes âgées, ne sont pas assez connus. Dans ses recommandations de bonnes pratiques concernant la prise en compte de la souffrance psychique de la personne âgée, la Haute Autorité de Santé (HAS) liste plusieurs points à surveiller : la verbalisation explicite d’idées suicidaires dont les modalités sont assez précises ; l’expression d’un sentiment de culpabilité ou de faute impardonnable, la rédaction d’une lettre d’adieu ou d’un testament ; un refus brutal de communication ou des aides habituellement reçues et acceptées ; une amélioration brutale et inexpliquée de l’humeur ; un niveau d’angoisse inhabituel ; une alcoolisation inhabituelle ; Parmi les points de vigilance, la HAS souligne que « pour certaines personnes âgées, le passage à l’acte a lieu très peu de temps après la survenue de l’élément déclencheur. La rapide dégradation de l’état de la personne laisse alors peu d’opportunités d’observation des signes suicidaires. » La HAS indique aussi que « les préoccupations liées à la mort peuvent être un sujet très fréquemment abordé par les personnes âgées. Si ces propos restent isolés, ils ne traduisent pas systématiquement une réelle volonté de se donner la mort mais plutôt une préoccupation sur la fin de leur vie. » À ce sujet, on assiste à une demande sociétale forte de faire évoluer les conditions de fin de vie, à l’instar des 75,6 % des votant de la convention citoyenne se positionnant en faveur d’une aide active à mourir. Et ce, dans un contexte où la loi grand âge a été abandonnée et où l’accès aux soins palliatifs peine à être déployé sur tout le territoire français : rappelons qu’aujourd’hui, on manque de lits et d’unités de soins palliatifs : [50 % des besoins ne sont pas couverts]. Dans l’avis 139 du CCNE, comme dans l’énoncé du projet de loi sur l’aide à mourir, c’est au nom du respect de la liberté, de la fraternité et du devoir de solidarité que la société se dit prête à confier aux seuls médecins (dont le rôle est de soigner, d’écouter toujours, de guérir parfois mais surtout d’accompagner les plus vulnérables), la mise en place du suicide assisté, et, si la personne ne le peut pas, d’une euthanasie. D’une situation singulière et personnelle, on voit se dessiner une volonté sociétale de maîtriser l’immaîtrisable, en médicalisant ce qui fonde notre humanité : la vieillesse et la mort. Une société juste et éthique doit-elle permettre aux personnes âgées de se suicider si c’est leur choix ? S’agit-il encore d’un choix, quand on se sent devenir un fardeau ? Ces questions traversent le film Plan 75, récompensé par la Caméra d’or du 75e Festival de Cannes. Dans cette dystopie, la réalisatrice Chie Hayakawa imagine un Japon où, à partir de 75 ans, un accompagnement logistique et financier est proposé aux personnes âgées pour accepter l’euthanasie. Dans ce système social à bout de force, le choix n’existe plus vraiment. Avec ce film, Hayakawa nous rappelle qu’une société se juge à la manière dont elle traite ses anciens… Pour aller plus loin : Lefebvre des Noettes, V. (2023) « Mourir sur ordonnance ou être accompagné jusqu’au bout », Éd. du Rocher. Véronique Lefebvre des Noettes ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche. ... The Conversation 1 hr
Satellites à gogo : un sacré Graal CC BY-ND  — En mi-mai 2024, 17 000 satellites avaient été lancés et 9 000 d’entre eux étaient encore actifs. Ce n’est pas fini : l’augmentation de la population orbitale suit une courbe exponentielle depuis quelques années… On prévoit ainsi un chiffre de 100 000 satellites en orbite pour la fin de cette décennie ! Clairement, on assiste à un changement de paradigme au niveau spatial et cela implique de se poser quelques questions, notamment quant aux raisons et aux impacts de cette croissance inédite. À quoi vont donc servir ces milliers de satellites ? La plupart des projets concernent les communications. Utiliser un satellite pour communiquer n’est pas neuf, mais cet outil était peu utilisé. En effet, ces satellites étaient en orbite géostationnaire : il y a un côté pratique pour le pointage car le satellite se trouve toujours au même endroit du ciel, vu depuis un endroit sur Terre, mais la distance (36 000 km d’altitude) introduisait un délai de réponse (un quart de seconde environ aller-retour) peu agréable. Les nouveaux satellites se trouvent beaucoup plus près de la Terre, à quelques centaines de kilomètres seulement. Avantages : le délai dû au trajet est quasiment indétectable. Problème : comme un satellite en orbite basse fait un tour autour de la Terre en 1h30, il ne passe que quelques minutes au-dessus d’un endroit donné. Il faut donc plusieurs satellites pour assurer les communications en permanence. Et quand on dit plusieurs, ce n’est pas deux ou trois… Il s’agit de mégaconstellations de centaines, voire de milliers de satellites, d’où la frénésie de lancement actuelle. En plus, il existe plusieurs projets concurrents, dont les plus connus – mais pas les seuls ! – sont Starlink de Space-X (12 000 satellites autorisés, 42 000 proposés), Kuiper d’Amazon (plus de 3 200), et OneWeb d’Eutelsat (environ 600). À lire aussi : Starlink : les dommages collatéraux de la flotte de satellites d’Elon Musk Des applications militaires Avant de lancer autant d’objets, on pourrait se demander qui aura besoin d’une telle infrastructure… De nombreux pays, comme la France ou le Japon, ont de très bonnes installations au sol pour les communications : pas besoin de satellites pour eux. D’ailleurs, le débit offert par ces satellites est bien moindre que ce que peut offrir une connexion par fibre (qui en outre est moins chère pour l’utilisateur) voire par mobile en 5G : le choix est donc vite fait. Par contre, on peut identifier trois groupes potentiellement intéressés. Tout d’abord, les communautés isolées, loin des grosses villes. On peut penser par exemple à des villages dans l’Himalaya ou des troupes bédouines dans le Sahara. Les grands pontes de ces mégaconstellations ne s’y sont pas trompés et vantent évidemment l’accès partout et pour tous… Il faut toutefois nuancer : ces communautés isolées n’ont pas toujours les moyens de se payer cet Internet satellitaire ! Plus richement dotées, les compagnies maritimes sont une cible de choix : leurs bateaux sillonnent les mers, où l’on peut oublier la connexion par fibre ou réseau GSM, évidemment – le satellite constitue ici une solution évidente. Encore mieux : les militaires. En opération, ils veulent évidemment pouvoir communiquer sans problème n’importe où, n’importe quand, quelles que soient les conditions, et à n’importe quel prix ! Ce n’est pas pour rien que le projet européen IRIS-2 comporte un volet clairement destiné aux armées du continent… Par contre, s’il s’agit de satellites privés, on peut avoir des surprises, par exemple quand Elon Musk aurait décidé de couper la communication pour les Ukrainiens s’approchant trop près de la Crimée. Une mégaconstellation, ce n’est donc pas forcément utile mais est-ce au moins rentable ? Starlink a lancé deux prototypes en 2018 et un service minimal a pu commencer deux ans plus tard. Pour se connecter, pour le moment, il faut bien sûr acheter un terminal spécifique, sorte de « box » Internet : jusqu’ici, ils étaient vendus à perte – le coût de revient vient juste de passer sous le prix de vente… Et si les chiffres exacts de la comptabilité de la compagnie Starlink restent secrets, les informations filtrant au compte-goutte annoncent un profit minime, marginal, et certains mois seulement. Musk lui-même annonçait en octobre 2022 une perte de vingt millions par mois. On est loin des prévisions de 2015 : deux millions de clients contre vingt annoncés, 1,4 milliard de chiffre d’affaires contre 12 annoncés. Bref, huit ans après le lancement du projet, la question de la rentabilité n’est pas encore résolue. Impact à tous les étages Peupler ainsi l’orbite basse ne se fait pas sans conséquences. La plupart du temps, on en mentionne deux : la pollution du ciel nocturne et les collisions. Pour la première, si vous avez eu la « chance » de voir passer dans le ciel un « train » Starlink, vous ne risquez pas d’oublier cette brillante balafre pointillée défigurant la voûte céleste… On peut aussi penser à BlueWalker 3, aussi brillant que les étoiles les plus brillantes du ciel, or ce n’est encore qu’un « petit » prototype de la future constellation des « BlueBirds » de AST SpaceMobile. Bref, pas étonnant que les astronomes ainsi que tous les groupes aux traditions célestes s’arrachent les cheveux de désespoir ! Côté risque de collision, c’est mathématique : plus il y a de monde, plus on risque de se cogner. C’est un peu comme rouler sur l’autoroute à la vitesse maximale et devoir éviter toutes les dix minutes un autre véhicule venant de n’importe quelle direction, lui aussi roulant à pleine vitesse. Au premier semestre 2023, les Starlink ont ainsi dû effectuer 25 000 manœuvres d’évitement et ce chiffre double tous les six mois. Au final, les satellites passeront leur temps à s’éviter les uns les autres et, rien n’étant parfait, la collision avec effet avalanche aura bien lieu à un moment donné, rendant la zone inutilisable… Au-delà de ces deux problèmes bien connus et souvent médiatisés, il en existe un autre dont on parle moins mais qui est probablement encore pire : l’impact écologique. Il y a eu peu d’études à ce niveau et beaucoup de paramètres restent incertains. Néanmoins, certaines choses semblent déjà claires. Regardons-y de plus près. Il y a d’abord la production du satellite. Comme pour tout objet de haute technologie, on a besoin de nombreux composés électroniques et l’on sait que cela demande beaucoup d’éléments rares, souvent extraits dans des conditions difficiles et mis en forme dans des pays à la législation environnementale peu contraignante. Mais le pire est à venir car, une fois construit, le satellite est lancé. Son impact dépend alors du carburant utilisé pour alimenter la fusée. Il y a le couple oxygène-hydrogène liquides, le moins polluant, mais on utilise souvent d’autres liquides (kérosène, méthane), des carburants solides complexes, ou encore un mélange solide-liquide. Que cela produise du CO2 ou de l’eau, deux gaz à effet de serre, n’est pas le problème car la quantité produite par l’ensemble des lancements est énormément plus faible que l’ensemble des autres activités humaines. Soulignons néanmoins que, même s’ils sont rares, un vol suborbital correspondrait à l’empreinte carbone de milliers de vols entre Los Angeles et Londres et que l’impact environnemental en équivalent CO2 est au moins quinze fois moindre si l’on utilise le réseau classique (2 à 4G) que la com satellitaire. Une pollution en haute atmosphère Le gros problème des fusées est l’endroit où la pollution se produit : en moyenne et haute atmosphère, contrairement à toutes les autres activités humaines, limitées à la basse atmosphère. Et à ces altitudes, tout ce qui débarque reste plusieurs années et s’accumule car il est difficile de quitter la zone. Bref, on s’attend à un réchauffement de la stratosphère, dont l’amplitude dépendra évidemment de l’ampleur de l’activité spatiale future… Cela n’implique pas nécessairement un réchauffement au sol, au contraire. D’ailleurs, certains projets de géo-ingénierie envisageaient d’injecter des particules d’aluminium pour refroidir la planète, mais vu les incertitudes sur les conséquences, elles ont été découragées. Avec les activités spatiales version « méga », on a donc droit à une expérience de géo-ingénierie non désirée, non contrôlée et mal comprise… Une fois dans l’espace, il faut encore assurer le bon fonctionnement du satellite, ce qui mobilise des équipes au sol. Il y a là aussi un impact, mais moindre que pour les autres phases, il faut bien l’avouer. Reste enfin la fin de vie. Soit on laisse le satellite dans l’espace, et il devient un poids mort, avec des composants peut-être intéressants mais non recyclés… et une probabilité non nulle de provoquer une collision. Ou alors le satellite redescend et se désagrège en partie dans l’atmosphère. Cela limite évidemment le risque de collision, puisque l’orbite basse est ainsi nettoyée, mais c’est loin d’être inoffensif pour l’environnement. Ce qui ne s’est pas vaporisé lors de la rentrée tombe, généralement dans l’océan : c’est évidemment perdu pour le recyclage et pas sûr que les poissons apprécient le bombardement, potentiellement délétère pour leur habitat. Ce qui s’est vaporisé ne fait pas mieux. En 2019, on estime qu’une demi-tonne de matériel technologique nous tombait dessus chaque jour, ce qui est fort peu comparé aux cinquante tonnes de matériau interplanétaire qui nous arrive de concert. Cela restera peu dans les années qui viennent : 12 000 Starlink fonctionnant les cinq années prévues provoqueront deux tonnes par jour de retombées. Sauf que… ce n’est pas du tout la même composition que le bombardement naturel ! On a notamment une forte proportion d’aluminium, et on a vu plus haut le problème qu’il pose… Toute pollution stratosphérique devrait donc être évitée le plus possible. La situation n’apparaît donc pas franchement rose… Faut-il alors se lancer dans une grande diatribe anti-spatiale ? Certainement pas ! Quand bien même on oublierait les retombées scientifiques indéniables des télescopes et autres rovers spatiaux, les satellites restent indispensables à la surveillance de l’environnement… Certains ont même compté que 65 des 169 cibles des objectifs onusiens du développement durable ont besoin des programmes Galileo et Copernicus. La transition écologique ne se fera donc pas sans le spatial. Par contre, il s’agirait de bien réfléchir à ce qu’on lance et de n’envoyer en l’air que ce qui est vraiment utile à la communauté humaine dans son ensemble… et tant pis pour les portefeuilles et les égos de certains milliardaires ! Yaël Nazé ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche. ... The Conversation 1 hr
Avec les chômeurs, la France n'est pas plus généreuse que ses voisins CC BY-ND  — L'indemnisation du chômage est régulièrement critiquée HJBC ShutterstockÀ chaque annonce de projet de réforme de l’assurance-chômage (et elles sont fréquentes), une même question revient dans le débat public : le système français serait-il trop généreux, « parmi les plus généreux d’Europe » selon les mots de l’actuel ministre des Finances Bruno Le Maire  ? Simple dans sa formulation, cet exercice de comparaison est en fait rendu difficile par la variété des critères utilisés dans chaque pays pour déterminer le versement (ou non) d’une allocation chômage, son montant, le complément ou la substitution par d’autres aides ou allocations d’assistance (le RSA en France par exemple…) mais aussi par l’évolution parfois rapide de ces critères. Surtout, les termes mêmes de ce débat apparaissent faussés. N’est-il pas trompeur de parler de générosité alors que les chômeurs indemnisés par l’Unedic (catégorie A) percevaient 1093€ net par mois en moyenne en 2022, tout juste 52 % du salaire médian ? Est-il pertinent de mettre l’accent sur les aides versées alors que seuls 46 % de l’ensemble des inscrits à France Travail sont effectivement indemnisés ? Est-il urgent de rechercher des économies sur l’assurance-chômage alors que le taux de pauvreté des chômeurs est cinq fois plus important que pour les salariés (35,1 % des chômeurs sont en risque de pauvreté monétaire) ? Un panorama des systèmes européens d’assurance-chômage permet d’éclairer cette caractéristique centrale, et parfois méconnue, de l’indemnisation des chômeurs : celle-ci n’est « généreuse » nulle part, ni en France, ni chez nos voisins. À rebours d’un principe d’exhaustivité parfois peu pertinent (et peu lisible) pour l’analyse comparative, nous nous concentrons dans ce qui suit sur les nations européennes les plus comparables par la taille de leur population et de leur PIB (les huit principales économies, plus le Danemark étant donné son statut de modèle incontournable dans les débats autour des politiques de l’emploi). L’analyse comparée du montant moyen des prestations ciblées permet d’établir un premier constat global (Tableau 1) : les demandeurs d’emploi perçoivent en moyenne des indemnités inférieures, voire très inférieures aux salaires perçus par la majorité des personnes en emploi. La position intermédiaire de la France C’est au Danemark que ces prestations sont relativement les plus fortes, la France occupant une position intermédiaire, tandis que le système forfaitaire britannique apparaît pour ce qu’il est : un dispositif d’indemnisation résiduel. Ces données corroborent le fait que les dépenses d’assurance-chômage sont de second rang dans les dépenses de protection sociale totales : 6 % en France et moins de 5 % dans l’UE, hors crise sanitaire. Présentons rapidement les facteurs qui expliquent la faiblesse générale de ces montants, comparée aux revenus salariaux de la population en emploi. Le facteur plus évident d’entre eux tout d’abord : si la plupart des régimes ont vocation à compenser la perte de revenus selon une logique assurantielle, leurs règles effectives conduisent presque toujours à des baisses importantes du niveau de vie. Le taux de remplacement, c’est-à-dire le rapport entre l’allocation et le salaire précédent, la perte d’emploi, est variable d’un pays à l’autre, mais ne remplace jamais totalement le salaire perdu. Le taux général apparaît à première vue relativement plus faible en France (57 %) que dans d’autres grandes économies européennes, même si ce constat peut être nuancé car pour les salaires les plus faibles il peut atteindre 75 %. Le taux général est légèrement plus élevé en Allemagne, et prend potentiellement en compte la situation familiale à la différence de la France. Le Danemark présente le taux le plus important et s’approche le plus d’un dispositif de maintien du niveau de vie (pour les salariés éligibles), alors que nombre de pays disposent de taux intermédiaires (70 % à 80 %) et dégressifs avec l’allongement de la durée d’indemnisation : c’est le cas de l’Espagne, de l’Italie, des Pays-Bas et de la Suède (ainsi que de la France depuis 2019, mais uniquement pour les hauts revenus). L’existence, par ailleurs, d’un plafond élevé (supérieur à 8000€) distingue le cas français de ses voisins européens. Mais ce paramètre reste anecdotique au regard de la distribution des salaires passés parmi les chômeurs : seul 0,14 % des bénéficiaires avaient atteint ce plafond en 2022 selon l’Unedic. La faiblesse des prestations versées tient ensuite à la structure du chômage en Europe : les actifs les plus susceptibles de perdre leur emploi sont à la fois moins qualifiés et moins rémunérés en moyenne, et perçoivent des indemnités en relation avec ces faibles rémunérations le cas échéant. De nombreux chômeurs travaillent Enfin, les dépenses sont faibles en moyenne car une part importante des demandeurs d’emploi avec des droits ouverts (on parle d’indemnisables) ne perçoivent rien ou seulement une partie résiduelle de leur indemnisation… parce qu’ils travaillent. À l’inverse de certains discours sur la supposée oisiveté des chômeurs, ces cas ne sont pas marginaux : en France par exemple, ce sont environ 50 % des indemnisables qui travaillent en parallèle de leur recherche d’emploi. Lorsqu’ils perçoivent une indemnisation, celle-ci est faible : 788€ par mois d’indemnisation en moyenne en 2022, un montant inférieur à celui des chômeurs sans activité. Ces considérations générales en tête, il n’apparaît pas pertinent d’approfondir davantage cette comparaison en fonction du seul indicateur des dépenses moyennes, qui suggère au mieux des ordres de grandeur. Les données manquent pour estimer l’influence relative de chaque facteur mentionné sur la position dans un tel classement. Surtout, la notion même de bénéficiaire est dépendante des dispositifs eux-mêmes et de leur étendue : elle laisse dans l’ombre l’ensemble des chômeurs qui ne perçoivent pas ou plus d’indemnisation. Une couverture imparfaite des chômeurs Pour rappel, moins de la moitié des demandeurs d’emploi sont indemnisés en France et encore ceci ne prend pas en compte l’absence d’indemnisation des non-inscrits (principalement les nouveaux entrants sur le marché du travail), alors qu’ils représentent un chômeur sur cinq. Les données comparables manquent pour estimer les taux de couverture dans les autres pays de notre panel : la notion de demandeur d’emploi inscrit est administrative et très dépendante des politiques nationales de l’emploi. L’analyse des critères d’indemnisation permet pourtant de dresser un second diagnostic général : les dispositifs d’assurance-chômage européens tendent à exclure une partie des salariés qu’ils sont supposés protéger. À lire aussi : Les Français accepteraient dorénavant plus de chômage pour moins d’inflation En effet, une logique assurantielle fondée sur un principe contributif domine en Europe. L’indemnisation dépend fortement des cotisations versées au cours du passé professionnel récent, contrairement à l’assurance maladie. De plus, la durée de versement est limitée, contrairement aux pensions de retraite. Sur ces fondements, ces dispositifs vont en priorité assurer les actifs dont l’emploi est stable, capables de remplir les conditions d’affiliation les plus longues, et bénéficiant en retour des durées d’indemnisation maximales (sans nécessairement les protéger contre une baisse de leur niveau de vie). Pourtant, c’est sans surprise pour les actifs dans l’emploi discontinu que l’incidence du chômage est la plus forte. La non-couverture est alors liée à l’insuffisance de cotisations (un filtre à l’entrée) ou à l’épuisement rapide des droits acquis (un écrémage vers la sortie). Les exclusions en raison de sanctions, très présentes dans les débats, demeurent en fait des cas très marginaux. On peut enfin citer le non-recours, un facteur qui n’est pas complètement étranger aux conditions d’éligibilité, selon cette étude de la Dares. Différents paramètres (et interactions entre ces paramètres) limitent l’étendue de la population au chômage couverte : le tableau ci-dessous présente les principaux critères d’éligibilité et de durée susceptibles de restreindre la couverture dans les pays de notre panel. La France y occupe une position médiane sur la plupart d’entre eux. La barrière d’accès à l’indemnisation, qui équivaut à 6 mois travaillés, est plus courte que dans d’autres pays du panel mais elle est partagée par les travailleurs néerlandais ou suédois et elle est plus courte pour les travailleurs italiens. Éviction organisée Ces contributions sont par ailleurs appréciées sur des périodes différentes. Les cotisations s’apprécient sur une période relativement plus courte en France (24 mois) ou en Allemagne (30 mois) qu’en Espagne (72 mois) ou en Italie (48 mois), ce qui est susceptible d’accroître la difficulté à valider le critère de durée d’affiliation. En ce qui concerne la durée d’indemnisation maximale, le Royaume-Uni et la Pologne se distinguent par une éviction rapide. Avec 18 mois, la France se situe dans une position intermédiaire, et dans une position similaire de la majorité des autres pays du panel pour les travailleurs plus âgés. La tentation d’établir une hiérarchie claire entre les pays se heurte cette fois-ci à la difficulté d’appréhender les conséquences de chaque configuration nationale. Aucun pays n’est systématiquement plus (ou moins) inclusif sur chaque paramètre. En d’autres termes, chaque dispositif organise l’éviction d’une partie des chômeurs à sa manière. Cette question est d’autant plus complexe qu’elle dépend en dernière analyse des interactions entre ces critères d’éligibilité et des conditions d’emploi propres à chaque pays. La France se caractérise par exemple par un recours important à des contrats courts de très faible durée : elle était le pays européen le plus utilisateur de contrats de moins d’un mois selon cette étude du Trésor. Cela limite d’autant la capacité de certains travailleurs à remplir la condition minimale de durée d’affiliation, alors même qu’elle est en apparence moins contraignante qu’ailleurs. Quand ils la remplissent, ils sont par ailleurs susceptibles d’être fortement pénalisés sur le montant qu’ils perçoivent : la réforme de 2021 prend en effet en compte les périodes non travaillées (et non rémunérées) entre les contrats courts dans le calcul du montant de l’allocation. [Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui] Un risque incomplètement couvert En mettant à distance la question trompeuse de la hiérarchie de la « générosité » des systèmes d’assurance-chômage, cette analyse comparative révèle qu’en France comme dans les autres pays européens le risque de perte de revenu lié au chômage est très incomplètement couvert. Ce résultat interpelle, alors que la littérature en sciences économiques a depuis longtemps identifié l’assurance-chômage comme un outil indispensable à l’efficacité de la recherche d’emploi (voir entre autres cet article de Peter Diamond, lauréat du Nobel de la Banque de Suède). La faiblesse de la couverture du risque chômage surprend aussi au regard de sa fréquence : plus d’une personne sur deux fait l’expérience du chômage au cours de sa carrière, parmi les générations en activité. Or, les autres types d’aides sociales compensent très mal les pertes de salaires dues à la privation d’emploi. Aussi, quels que soient les arguments rhétoriques qui les accompagnent, les réformes successives de l’assurance-chômage font en fait figure de mesures d’économie, d’autant plus simples à mener que les populations concernées sont peu mobilisées ou ne se perçoivent pas comme telles. Ces économies ne viennent pas non plus financer d’autres types de dépenses ciblées, en tout cas en France. Le budget cumulé de l’agence publique pour l’emploi et des politiques de l’emploi dites actives (les mesures d’accompagnement vers le retour à l’emploi, telles que la formation ou les contrats aidés par exemple) y pesait 0,84 % du PIB en 2022 selon Eurostat. C’est légèrement plus qu’en Allemagne (0,53 % du PIB), mais les chômeurs d’outre-Rhin bénéficient proportionnellement davantage de ces dépenses puisque le taux de chômage y est plus de deux fois plus faible qu’en France. C’est bien moins qu’au Danemark ou qu’aux Pays-Bas (1,42 % et 1,57 % du PIB respectivement), là aussi des pays avec des taux de chômage parmi les plus bas d’Europe. Ces considérations n’épuisent pas la question du financement d’une amélioration de la protection des personnes privées d’emploi, alors que le régime d’assurance-chômage et son gestionnaire, l’Unedic, génèrent actuellement des excédents. Un accroissement des recettes pour financer de nouvelles dépenses est ainsi possible, qui pourrait passer par une ponction sur les contrats courts, un respect du droit du travail concernant leur usage voire une augmentation plus générale des salaires – donc des cotisations. Le simple respect de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes pourrait de ce point de vue largement contribuer à un tel accroissement des recettes. Les cotisations chômage pourraient enfin faire l’objet de davantage de redistributivité afin de compenser les inégalités de recours aux contrats courts en fonction des niveaux de qualifications, de diplômes et de rémunérations. Les choix politiques restent ouverts et il n’est pas question, ici, de dire ce qui devrait être fait, et comment en matière d’assurance-chômage. En revanche, il paraît difficile, en France comme en Europe, d’invoquer une supposée générosité des systèmes de protection contre le risque chômage pour justifier « en même temps » différents plans d’économie et une amélioration de l’efficacité du marché du travail. Baptiste Francon a reçu des financements de la région Lorraine. Jean-Marie Pillon a reçu des financements de la Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (Dares) du ministère du Travail. ... The Conversation 1 hr
Soudan : le chef de l’ONU appelle les belligérants à cesser les combats à El Fasher Attribution+  — Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé les belligérants à El Fasher, dans la région du Darfour au Soudan, à cesser immédiatement les combats qui mettent en danger des centaines de milliers de civils. ... ONU Info 1 hr
ASIE/PAKISTAN - Les chrétiens en prière et en pèlerinage pour la béatification d'Akash Bashir CC BY  — Lahore - « La vie du Serviteur de Dieu Akash Bashir brille comme une inspiration et un rayon de lumière au Pakistan et dans le monde affligé par le terrorisme et les troubles », déclare à Fides le Père Lazar Aslam OFMCap, prêtre capucin franciscain en service à Lahore. Au cours du mois de mai, la communauté catholique de l'archidiocèse a intensifié la prière pour Akash Bashir, le premier Serviteur de Dieu de l'histoire du Pakistan. Sa foi en Dieu l'a poussé à protéger et à servir sa communauté, et l'a conduit à faire un geste d'altruisme extrême face à un kamikaze", rappelle le frère.Akash Bashir est né au Pakistan le 22 juin 1994 dans une famille modeste et a étudié à l'Institut technique Don Bosco de Lahore. Il menait une vie simple, avait des rêves pour son avenir, vivait avec sa famille, avait des amis à l'école et au travail, aimait le sport et la prière faisait partie de sa vie. Le 15 mars 2015, un dimanche matin, un kamikaze a tenté de pénétrer dans l'église Saint-Jean de Youhanabad, un quartier chrétien de Lahore, qui comptait alors plus d'un millier de fidèles assistant à la messe à l'intérieur. Conscient de la situation, Akash n'a pas hésité à se sacrifier pour empêcher le kamikaze de provoquer un massacre dans l'église. Le 15 mars 2022, septième anniversaire de sa mort, la phase diocésaine du processus canonique de proclamation de son martyre a été ouverte par l'Église de Lahore. Le père Aslam se souvient : « Jésus a enseigné que la plus grande forme d'amour est de donner sa vie pour ses amis, et son acte d'altruisme reflétait ces enseignements. La dernière déclaration d'Akash, « Je mourrai, mais je ne te laisserai pas entrer », exprime parfaitement son courage et sa dévotion ». « Son histoire est un témoignage puissant du pouvoir de transformation de la foi, de la résilience et du sacrifice. Elle est source d'espoir et d'inspiration pour les chrétiens du Pakistan et d'ailleurs. Sa vie nous rappelle qu'il faut incarner une foi inébranlable et rester ferme face à l'adversité. Son parcours extraordinaire continue de guider et d'éclairer notre communauté ». Selon le père Nobal Lal, directeur de la communauté salésienne au Pakistan, l'expérience profonde de la spiritualité salésienne dérivée du « système préventif » de Don Bosco « a eu un impact profond et personnel sur la formation humaine et spirituelle d'Akash. Elle l'a amené à développer une compréhension et une amitié profondes avec le Christ. Il s'arrêtait souvent pour un moment de prière à la grotte dans la cour de l'église catholique St John's à Youhanabad avant de commencer son service. Les trois principes fondamentaux de la spiritualité salésienne - le système préventif, l'éducation holistique et l'amour de Dieu - ont eu une influence significative sur le développement de sa foi et ont été des piliers importants dans la détermination de son chemin", note-t-il.« En ce mois de mai, nous prions intensément pour la béatification du Serviteur de Dieu Akash Bashir, ancien élève de Don Bosco », informe le Père Pierluigi Cameroni, Postulateur général des Salésiens. Le postulateur souligne : « Pour les chrétiens de Youhanabad, pour l'Église de Dieu au Pakistan et pour toute la Famille salésienne, Akash, avec sa grande foi, est exactement cela : un phare, un exemple à suivre. Nombreux sont ceux qui se rendent sur sa tombe pour prier et demander l'intercession ». « Il s'était engagé à vivre en honnête citoyen et en bon chrétien, comme le voulait Don Bosco, et était devenu volontaire pour la sécurité dans son église paroissiale, à un moment où la situation au Pakistan était préoccupante avec le risque de kamikazes visant les lieux de culte », se souvient le père Cameroni. « Ce jeune ancien salésien, premier Pakistanais sur le chemin des autels, représente tous les chrétiens et tous les jeunes qui sont courageux et fiers de leur foi», conclut-il. ... Agenzia Fides 1 hr
AFRIQUE/NIGERIA - Le fléau des enlèvements d'étudiants : plus de 1680 enlevés au cours des 10 derniè... CC BY  — Abuja - Neuf étudiants sont encore aux mains des bandits qui, le 9 mai dernier, ont attaqué la Confluence University of Science and Technology , à Osara, dans l'État de Kogi, au centre-nord du Nigeria.Un nombre indéterminé d'hommes armés ont pénétré dans une salle de classe où les étudiants préparaient leurs examens du premier semestre, prévus pour le 13 mai. Après avoir intimidé les étudiants et tiré plusieurs coups de feu en l'air, les bandits ont pris la fuite, emmenant avec eux 24 étudiants.Le dimanche 12 mai, la police a annoncé que 15 des étudiants kidnappés avaient été libérés après une bataille féroce entre les forces de sécurité et le gang. À l'heure actuelle, neuf garçons sont donc toujours aux mains des ravisseurs.Au Nigeria, les terroristes et les bandes armées attaquent souvent les écoles et les établissements d'enseignement pour kidnapper des étudiants et parfois même des enseignants.Selon le représentant de l'UNICEF au Nigéria, Cristian Munduate, plus de 1 680 élèves ont été enlevés lors de diverses attaques contre des écoles au cours de la décennie qui s'est écoulée depuis l'enlèvement de 276 écolières à Chibok dans la nuit du 14 au 15 avril 2014.Selon Munduate, au cours de ces dix années, outre les élèves, le personnel des écoles a également subi un lourd tribut de victimes et d'enlèvements par des gangs armés : 60 personnes enlevées et 14 tuées dans plus de 70 attaques contre des écoles. ... Agenzia Fides 1 hr
AFRIQUE/BURKINA FASO - Quand la mort des pauvres ne fait pas la une des journaux CC BY  — par Mauro ArmaninoOuagadougou - Ils ont été tués le lundi 6 mai. Ils ont commis l'erreur de faire confiance aux militaires et aux 'Volontaires de la Patrie' qui les accompagnaient. Ils pensaient que leur carte d'identité suffisait à les protéger. 21 personnes dans une cour du village de Moualoungou et 130 dans le village de Tambi Bounima, femmes enceintes, hommes, enfants et passants, massacrés sans raison par le convoi militaire qui se dirigeait ailleurs. Ils sont pauvres, paysans, chrétiens pour la plupart, et donc, pour le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, ils n'ont même pas le droit de dénoncer. Disparus, jamais existés, engloutis par la violence qui répond à la violence avec le même aveuglement. Déjà en février ou mars dernier, plusieurs personnes de Bibigou et Soualamou, dans la région de Gourmanché au Burkina Faso, avaient été tuées au bord de la route.Les témoignages sont certains et les images enregistrées avec des téléphones portables ne manquent pas. Pendant ce temps, les paysans, pris en otage par l'exigence d'une « taxe » par personne, la conversion aux groupes armés djihadistes ou l'exode, dépouillés de tout, se cachent dans la brousse ou cherchent refuge et sécurité de l'autre côté de la frontière. Les droits de l'homme ne sont pas respectés et la censure règne en maître, souligne le témoin catéchiste.Depuis novembre dernier, l'Union européenne demande aux autorités militaires du Burkina Faso de faire la lumière sur les allégations de massacres de civils dans différentes régions du pays. Human Right Watch avait pour sa part accusé les autorités d'avoir massacré 223 civils, dont 56 enfants, dans deux villages en février 2024. Le calvaire du peuple burkinabé se poursuit, au milieu des massacres perpétrés par les groupes armés et les militaires avec le soutien des volontaires de la patrie, qui s'éloignent de plus en plus du chemin de la paix. ... Agenzia Fides 1 hr
Géorgie: la loi sur l'«influence étrangère» adoptée, malgré les manifestations Attribution+  —  Le Parlement géorgien a adopté, ce mardi 13 mai, le projet de loi controversé sur l'« influence étrangère », malgré des manifestations d'ampleur. Un texte qui, selon ses détracteurs, est calqué sur une loi russe et détourne ce pays du Caucase de l'Europe pour l'entraîner vers Moscou. ... Radio France Internationale 1 hr
AFRIQUE/R.D. CONGO- Nouveaux affrontements au Nord-Kivu entre l'armée et le M23 ; un village du Sud-... CC BY  — Kinshasa - Deux personnes sont mortes hier, 13 mai, dans le bombardement du village de Minova, territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo .Selon le président de la société civile locale, les obus d'artillerie provenaient de la zone occupée par les rebelles du M23 à Masisi, dans la province voisine du Nord-Kivu. Deux autres tirs sont tombés à Kitalaga, deux à Rudahuba et un à Kiata.Hier encore, de violents affrontements ont eu lieu entre les rebelles du M23 et les soldats de l'armée congolaise et leurs alliés locaux dans plusieurs localités du territoire de Masisi, Le conflit en cours au Nord-Kivu risque donc de s'étendre à la province voisine. Les civils en sont les principales victimes et sont désormais également touchés par des tirs d'armes lourdes, qui ne font apparemment pas défaut au M23, accusé par le gouvernement de Kinshasa d'être soutenu par l'armée rwandaise.Le 11 mai, à la paroisse Notre-Dame de Fatima de Kinshasa, une messe de suffrage a été célébrée à la mémoire des victimes du bombardement, le 3 mai, de deux camps de déplacés au Lac Vert et à Mugunga, près de Goma, la capitale du Nord-Kivu . Selon le dernier bilan actualisé, les morts sont au nombre de 18 et les blessés au nombre de 32.Dans son homélie, le père Eric Mashako a condamné ce qu'il considère comme un crime de guerre et a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin au drame dans l'est de la RDC. Joseph Nkinzo, porte-parole des notables et communautés du Grand Kivu, a souligné l'importance de l'unité nationale en ces temps difficiles, affirmant que tous les Congolais doivent implorer la miséricorde divine pour la paix dans l'est du pays. ... Agenzia Fides 2 hr
AFRIQUE/SOUDAN DU SUD - Les nouvelles négociations de paix proposées à Nairobi ne sont pas convainca... CC BY  — Juba - Un nouveau cycle de négociations de paix entre le gouvernement sud-soudanais et le groupe d'opposition non signataire a été lancé le 3 mai à Nairobi, au Kenya. Depuis l'éclatement de la guerre civile au Soudan du Sud en 2013, les parties belligérantes ont sollicité la médiation de l'Autorité intergouvernementale pour le développement , de l'Éthiopie, de la Tanzanie, du Soudan, de l'Ouganda, de la Communauté de Sant'Egidio et, désormais, du Kenya. Ces efforts ont abouti à deux accords de paix majeurs et à un accord sur l'unification du Mouvement populaire de libération du Soudan , qui n'ont pas encore été mis en œuvre.La demande de cette nouvelle intervention, émanant du président sud-soudanais Kiir, et l'acceptation par le NSOG du rôle de médiateur du Kenya, font suite à une proposition lancée le 22 mars par le président kényan Ruto. L'homme politique a partagé avec le NSOG une feuille de route et un projet de médiation avec un calendrier de 18 mois, de janvier 2024 à juin 2025.Toutefois, des sources locales affirment qu'elles ne sont pas toutes convaincues par cette initiative du président Ruto. Compte tenu de l'histoire du Kenya en matière d'arrestations secrètes et de déportations d'activistes à Juba et de ses intérêts commerciaux importants au Sud-Soudan, elles se demandent si Ruto est un médiateur approprié pour les processus de paix au Sud-Soudan. Dans une note publiée par Remember Miamingi, un expert sud-soudanais en matière de gouvernance et de droits de l'homme, il apparaît que le Sud-Soudan est loin de parvenir à la paix, à la stabilité ou à la démocratie. L'initiative de Nairobi peut augmenter le nombre de groupes d'opposition « inactifs » à Juba, mais il est peu probable qu'elle garantisse la paix dont le Sud-Soudan a un besoin urgent.En vue des élections déjà reportées et prévues pour décembre 2024, le Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, le Cardinal Michael Czerny, en visite au Sud Soudan avait reconfirmé la proximité du Pape et du Saint-Siège avec le peuple du Sud Soudan et renouvelé l'appel aux dirigeants du pays à « embrasser la paix et la stabilité alors que votre pays s'achemine vers une transition démocratique ». Pour sa part, le président Kiir a souhaité que la médiation aboutisse à des résultats positifs. « Nous espérons que les groupes d'opposition ont la même conviction et le même désir de paix au Sud-Soudan, qui, une fois pleinement réalisée, apportera une stabilité éternelle et un développement économique à la région », a-t-il déclaré. ... Agenzia Fides 2 hr
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Déplacés internes dans le monde: la situation reste critique en RDC, selon le rapport annuel d'une O... Attribution+  —  Le monde compte près de 76 millions de déplacés internes, chiffre de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) enregistré à la fin de l’année 2023. C’est un record absolu, un chiffre qui a bondi de 50% en cinq ans. Les conflits au Soudan, en République démocratique du Congo (RDC) et dans les territoires palestiniens ont été à l'origine de près des deux tiers des nouveaux mouvements de personnes provoqués par des conflits l'année passées. En RDC, on retrouve près d’un déplacé sur 10. ... Radio France Internationale 2 hr
Tour d'Italie: pas de Stelvio à cause du risque d'avalanche Attribution+  —  Les organisateurs du Tour cycliste d'Italie ont annoncé mardi 14 mai que le Stelvio, l'un de ses cols les plus mythiques et point culminant cette année, ne sera pas escaladé lors de cette 107e édition à cause des risques d'avalanche. Le col, juché à 2.758 m, était au programme de la 16e étape entre Livigno et Santa Cristina Valgardena le 21 mai. Au lieu du Stelvio, le peloton passera par le Giogo di Santa Maria, nouveau toit de ce Giro à une altitude de 2.489 m, lors de cette étape qui fera désormais 206 km au lieu des 202 km initialement prévus.  ... Radio France Internationale 2 hr
Selon Niamey, la fin de la coopération entre le Niger et les Etats-Unis est due à des "menaces" amér... Public Domain  — Le Niger a décidé de rompre sa coopération militaire avec les Etats-Unis, en mars, en raison de "menaces" proférées par des officiels américains, a affirmé mardi le Premier ministre nommé par le régime militaire de Niamey, dans une interview au Washington Post. ... Voix de l'Amérique 2 hr
Ukraine : l’ONU préoccupée par l’intensification des attaques à Kharkiv Attribution+  — Alors que depuis plusieurs semaines, les attaques russes redoublent de violence en Ukraine, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété, mardi, de l’intensification des attaques dans la région de Kharkiv, proche de la frontière. ... ONU Info 2 hr
Pollutions et impunités en RDC au nom de la transition énergétique CC BY-ND  — Ce reportage a été réalisé avec le soutien du Rainforest Investigations Network en partenariat avec Pulitzer Center.   Écoutez un résumé de l’enquête :   LUBUMBASHI, RDC — Le 13 octobre 2023, sur la route nationale 39, un agent de police fait signe de la main de ralentir. La route, étroite, est réduite à une […] The post Pollutions et impunités en RDC au nom de la transition énergétique appeared first on Nouvelles de l'environnement. ... Mongabay 2 hr
Singapour: un nouveau Premier ministre, Lawrence Wong, à la tête de la cité-État Attribution+  —  Après vingt ans de mandat, le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong, âgé de 72 ans, passe la main et quitte donc son poste ce 15 mai, pour laisser sa place à son actuel adjoint et ministre des Finances, Lawrence Wong. Une succession préparée de longue date. C'est seulement la deuxième fois qu’un homme politique qui n’est pas membre de la dynastie Lee gouvernera la riche cité-État de l’Asie du Sud-Est. ... Radio France Internationale 2 hr
Présidentielle ivoirienne de 2025 : Blé Goudé et Laurent Gbagbo se positionnent Public Domain  — En Côte d’Ivoire, l'élection présidentielle est prévue en octobre 2025. Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo, tous deux inéligibles, comptent néanmoins bien être candidats. VOA a joint Alexis Tino, journaliste en Côte d’Ivoire pour parler des enjeux de cette élection. ... Voix de l'Amérique 3 hr
Le commérage de bureau : un moyen précieux – mais risqué – de nouer des relations CC BY-ND  — Les commérages ne sont pas de simples bavardages, mais une monnaie sociale précieuse (et risquée) ShutterstockLes ragots circulent abondamment dans les bureaux et cafétérias de nos lieux de travail, souvent pour occuper les temps morts. Mais ces conversations omniprésentes et intrigantes ont peut-être une influence plus importante que nous ne le pensons sur nos relations professionnelles. Les ragots sont-ils une voie vers l’amitié ou un moyen infaillible de se faire des ennemis sur notre lieu de travail ? Il s’avère que la réponse dépend de la manière dont le destinataire des commérages perçoit les intentions de la personne qui les colporte. Les ragots sur le lieu de travail – définis comme des discussions informelles et évaluatives sur des collègues absents – sont omniprésents mais souvent mal compris. Traditionnellement désapprouvés et considérés comme improductifs, voire déviants, les recherches récentes brossent un tableau plus complexe des commérages. Alors que certaines études laissent entendre que les commérages favorisent les amitiés entre collègues, d’autres suggèrent qu’ils sapent les relations sur le lieu de travail. Nos recherches indiquent que ces résultats apparemment contradictoires résultent d’une mauvaise compréhension des nuances quant à la manière dont les ragots façonnent les relations sociales sur le lieu de travail. Nous nous sommes concentrés sur les destinataires des ragots – les auditeurs – et nous leur avons demandé comment ils percevaient ces échanges et quel était l’effet des ragots sur leurs relations avec leurs collègues. Comprendre les ragots sur le lieu de travail Les chercheurs utilisent trois cadres ou concepts pour comprendre les ragots sur le lieu de travail. La « perspective de l’échange » soutient que les commérages lient les collègues les uns aux autres par une sorte de quid pro quo. Un collègue peut offrir des morceaux d’information en espérant un soutien social et des informations privilégiées en retour. À lire aussi : Devrait-on former des amitiés au travail ? Voici ce que dit la science La « perspective de l’information sur la réputation » se concentre sur la manière dont les ragots façonnent l’opinion des destinataires sur les cibles – les personnes sur lesquelles portent les ragots. Des informations vitales peuvent être partagées pour mettre en garde les autres contre des personnalités toxiques ou pour signaler qu’une personne est particulièrement digne de confiance. Enfin, la « valence des ragots » indique si les ragots transmettent des informations positives ou négatives sur leur cible. L’effet des ragots Notre étude porte sur la manière dont les ragots affectent la perception qu’a le destinataire de la personne qui en est l’auteur. Les données ont été recueillies auprès des participants à l’aide de deux techniques : des rapports d’incidents écrits et des entretiens de suivi. Cette approche a permis aux chercheurs d’obtenir des descriptions détaillées de la manière dont les ragots sur le lieu de travail affectent les relations interpersonnelles du point de vue du destinataire. Nos résultats montrent que la perception qu’ont les destinataires de ces échanges est très importante. En particulier, leur interprétation des intentions de la commère peut déclencher une réaction en chaîne. Si le destinataire juge les intentions de la commère comme authentiques et sincères – une manière de s’ouvrir à son opinion réelle sur ses collègues – les commérages peuvent favoriser une nouvelle amitié ou en raviver une ancienne. Lorsqu’une personne dit, par exemple, « Je trouve ça tellement frustrant quand Mark me rabaisse comme ça », le destinataire a été mis au courant des véritables sentiments de la commère à l’égard de Mark, un collègue qui pose problème. Cela crée un lien plus fort, surtout si le destinataire est d’accord avec l’opinion exprimée. Curieusement – et peut-être de manière un peu inquiétante – nous avons constaté que les ragots négatifs étaient un moyen plus efficace de nouer des amitiés que les ragots positifs, à condition que les intentions soient interprétées comme étant authentiques. À lire aussi : L’arroseur arrosé : Quand les témoins de dénigrements au travail le font payer à leur auteur Si le destinataire évalue l’intention comme étant prosociale – en d’autres termes, s’il partage des informations exactes et précieuses qui profitent à d’autres personnes que le commère – la confiance s’accroît et les relations entre collègues sont renforcées. Comme l’a expliqué un participant de la recherche : J’ai remarqué que la source est le genre de personne qui ne dit que des choses positives sur les gens […] C’est pourquoi je pense que j’ai commencé à lui faire confiance parce qu’il ne dénigre pas trop les gens. Si les intentions de la personne qui colporte les ragots sont perçues comme étant intéressées, la confiance du destinataire diminue et il y a peu de chances que les deux personnes deviennent amies. Un participant a expliqué : Ils ont dit cela pour nuire à sa réputation et provoquer un drame sur le lieu de travail. Un autre a déclaré : Après l’avoir entendu raconter des ragots sur une autre serveuse, je me suis sentie très mal à l’aise. J’avais peur qu’il dise des choses négatives sur moi si je faisais des erreurs. Pas seulement des bavardages Notre étude confirme l’idée que les commérages ne sont pas de simples bavardages, mais une monnaie sociale précieuse (et risquée). Nous nous livrons souvent à des commérages sans même réfléchir à la raison pour laquelle nous le faisons. Mais nos résultats montrent que les autres personnes prêtent beaucoup d’attention aux motivations qui nous poussent à raconter des commérages. Étant donné que nous avons peu de contrôle sur la façon dont nos intentions sont interprétées par les autres, cette étude nous rappelle opportunément qu’il faut réfléchir avant de partager des ragots. Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche. ... The Conversation 3 hr
Présidentielle au Tchad: l'UE s'inquiète de "violences" Public Domain  — L'Union européenne (UE) s'est inquiétée lundi de "violences post-électorales" au Tchad et déploré la mise à l'écart de nombreux observateurs de la présidentielle quatre jours après l'annonce de la victoire du chef de la junte Mahamat Déby, contestée par l'opposition. ... Voix de l'Amérique 3 hr
Journal Public Domain  — 10 min Newscast ... Voix de l'Amérique 3 hr
France: la fusion de l'audiovisuel public en débat en commission à l'Assemblée nationale Attribution+  —  Y aura-t-il une fusion de l'audiovisuel public en France ? Le sujet est débattu dès aujourd'hui en commission des affaires culturelles à l'Assemblée. Ce projet, souhaité par Emmanuel Macron dès son élection en 2017, est défendu aujourd'hui par Rachida Dati, la ministre de la Culture. Cette fusion devrait rassembler dès 2026 Radio France, France Télévisions, France Médias Monde – qui regroupe RFI et France 24 – et l'Institut national de l'audiovisuel (INA). ... Radio France Internationale 3 hr
À Accra, l'artiste américain Stevie Wonder devient citoyen ghanéen Attribution+  —  Le Ghana compte un nouveau citoyen : Stevie Wonder. Le célèbre auteur, compositeur et interprète afro-américain, à qui on doit notamment les titres « Superstition » ou encore « Living for the city », a reçu, lundi 13 mai son nouveau passeport des mains du président ghanéen, Nana Akufo Addo. L’aboutissement d’un rêve devenu réalité, selon l'artiste. ... Radio France Internationale 3 hr
France: attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure, au moins deux agents tués, le détenu en fuit... Attribution+  —  Au moins deux agents pénitentiaires sont décédés, mardi 14 mai au matin, dans l'attaque brutale au péage d'Incarville de leur fourgon qui transportait un détenu entre Rouen et Evreux. Celui-ci a pris la fuite, a-t-on appris de sources concordantes. ... Radio France Internationale 4 hr
Procès des massacres du 28-Septembre en Guinée: un avocat des parties civiles énerve Dadis Camara Attribution+  —  Deuxième jour des plaidoiries en Guinée, où se déroule le procès historique du 28-Septembre. Onze responsables de la junte de 2009, dont un ancien chef d’État, sont jugés pour le massacre de plus de 150 personnes. La parole est toujours aux parties civiles. Depuis ce mardi matin, c’est le coordinateur du collectif des avocats des victimes qui s’exprime. Une intervention puissante, empreinte de solennité, au cours de laquelle l’avocat a décidé d’évoquer l’histoire violente du pays. ... Radio France Internationale 4 hr
Royaume-Uni: la justice nord-irlandaise retoque la loi sur l’envoi de demandeurs d’asile au Rwanda Attribution+  —  Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, espère toujours envoyer les demandeurs d’asile vers le Rwanda, comme la loi l’y autorise désormais. C’est l’un des grands projets du gouvernement conservateur, qui doit concerner les quatre nations britanniques. Seulement, la justice nord-irlandaise refuse d’appliquer la nouvelle loi. ... Radio France Internationale 4 hr
Foot: l’international sénégalais Kalidou Koulibaly investit dans le club français Sedan Attribution+  —  Le capitaine de l’équipe nationale de football du Sénégal, Kalidou Koulibaly débarque à Sedan comme actionnaire. Le défenseur, qui évolue en Arabie saoudite, est porteur d’un projet pour faire remonter le club français situé dans les Ardennes en National 2 d’ici à quatre ans. ... Radio France Internationale 4 hr
États-Unis: hausse des droits de douane sur des produits chinois, les voitures électriques taxées à ... Attribution+  —  Les États-Unis prévoient de faire exploser les droits de douane sur les produits chinois. Ces mesures vont concerner des secteurs stratégiques, notamment les industries vertes et les produits médicaux. Ce qui représente un total de 18 milliards de dollars de marchandises. ... Radio France Internationale 4 hr
Portugal : des marches de célébration de la démocratie et du 50ᵉ anniversaire de la révolution des Œ... CC BY  — Les traditionnelles Œillets sont apparues aux côtés de pancartes rappelant l'importance de la démocratie et demandant des logements abordable ou plus de droit pour les femmes et les étrangers. ... Global Voices 4 hr
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Union européenne: la vaste réforme de la politique migratoire finalement adoptée Attribution+  —  L'Union européenne a mis un point final à de longues années de débats et tractations autour de la question migratoire. Ce mardi 14 mai, au Conseil de l'UE, une vaste réforme du système migratoire européen a été définitivement adoptée. ... Radio France Internationale 4 hr
Développer la «cuisson propre» en Afrique, un enjeu climatique et sanitaire Attribution+  —  Quelque 2,3 milliards de personnes dans le monde cuisinent encore en brûlant du bois, du charbon, du fumier séché ou d'autres déchets, principalement en Afrique. Ces combustibles provoquent pourtant chaque année 3,7 millions de morts, dont les premières victimes sont les femmes et les enfants. Pour s'attaquer à ces modes de cuissons délétères et promouvoir la « cuisson propre », l’Agence internationale de l’énergie organise un sommet à Paris ce mardi 14 mai, où les représentants de 50 pays sont attendus. ... Radio France Internationale 5 hr
Mozambique: des questions en suspens suite au décès de l’ambassadeur de Russie Attribution+  —  Au Mozambique, le corps sans vie de l’ambassadeur de Russie a été retrouvé dans sa résidence, le 11 mai 2024 à Maputo. Un décès qui a entraîné l’ouverture d’une information judiciaire et qui suscite une vague d’interrogations, sur place. Détails. ... Radio France Internationale 5 hr
Journal Public Domain  — 10 min Newscast ... Voix de l'Amérique 5 hr